La courbe épidémique algérienne commence à prendre des allures exponentielles. Le nombre de cas testés positifs et de décès progresse de façon inquiétante. Non pas que l’on n’attendait pas une progression aussi alarmante de l’épidémie, mais le seul fait de les consulter quotidiennement pour faire une comptabilité macabre anxiogène, ajoute au stress de l’ensemble de la communauté nationale. Les Algériens prennent connaissance des statistiques dramatiques de la France, l’Italie et l’Espagne et savent que leur pays s’en rapproche de jour en jour. C’est cette marche lente et incontournable vers la mort qui alimente la panique des uns et l’hystérie des autres. Tout le monde espère un fléchissement de la courbe épidémique, le plutôt possible, mais personne ne doute que le nombre de décès va progresser et encore progresser, jusqu’à atteindre des niveaux qu’aucun Algérien n’ose prononcer à ce jour. Comme les Italiens, les Français et avant eux les Chinois, nous autres misons sur le confinement avec le secret vœu de voir un jour proche où le ministère de la Santé annonce une baisse des cas positifs au Covid –19 et une baisse du nombre de morts au quotidien.
Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : ce n’est pas pour demain. Les Algériens doivent s’armer de patience et se tenir prêts à vivre un autre drame national. Ce ne sera pas la première fois qu’ils auront à convoquer leur sens inné de la solidarité et leur sentiment nationale pour dépasser, ensemble, la grave crise qui secoue l’humanité entière. Il faut savoir à ce propos que ladite crise ne se limitera pas à la gestion de l’épidémie seulement, mais il va falloir traiter ses conséquences, sociales et économiques, voire même politiques.
Cette épreuve n’est certainement pas la première, mais c’est la plus complexe et c’est la première fois que les Algériens partagent leur malheur avec le reste de l’humanité. De fait, ils sauront le poids de leur solidarité et leur sentiment national. Il est tout à fait clair, en effet, que l’arme principale dont disposent tous les peuples de la planète est leur aptitude à faire corps au sein de leur communauté nationale pour se hisser vers le haut et construire une Nation plus égalitaire et plus solide.
On en n’est pas encore là et aucune Nation n’est dans une pareille posture. Pour l’instant, on vit dans l’angoisse de découvrir à 17 heures, les dégâts que fait quotidiennement le coronavirus. La réaction, c’est pour après, mais les élites doivent s’affairer à en tracer les contours dés maintenant. Une élite éclairée est l’autre arme dont disposent les peuples.
Par Nabil.G