Le conseil des ministres a validé la fin des 59-41, recadré les mesures de préemption sur l’achat d’entreprises par des entités étrangères et mis définitivement fin à l’expérience de l’assemblage automobile. Ce sont trois décisions qui ferment officiellement une parenthèse économique marquée par une démarche censé aboutir à la création d’une industrie nationale avec un soutien volontariste de l’Etat.
Le capital privé national était directement associé à l’édification d’une alternative au tout import. Les défenseurs de cette vision des choses estimaient qu’une période de transition était nécessaire pour aboutir à la finalité escomptée. Pour cela, les importations demeuraient un facteur déterminant pour permettre l’émergence de champions économiques nationaux.
Les exécutifs qui s’étaient succédé, à l’époque, à la tête du pays avaient tout misé sur un groupe de patrons, dont la mission était justement de fournir le pays en produits mécaniques, électroniques et de large usage en pointant une amélioration du taux d’ingurgitation nationale, avec un objectif final orienté vers l’export. Cela s’appelait la diversification de l’économie à travers la multiplication de sources de recettes en devise hors hydrocarbures.
Force est de constater cependant, qu’après quelques années d’activité, les chiffres du commerce extérieur n’avaient pas changé et de fait, les patrons sur lesquels on avait misé n’ont pas apporté la plus-value escomptée.
Le mouvement populaire et le bouleversement politico-judiciaires qu’a traversé le pays, a fini par convaincre l’opinion nationale du rejet populaire de la direction prise par le pays sur le volet économique. Il fallait donc changer de fusil d’épaule et ce qui est en train de se produire présentement. Même si la crise sanitaire du Covid-19 a encore plus compliqué la situation, l’exécutif semble tenir à sa ligne de conduite, puisqu’il est passé à l’action sur des principes fondamentaux assumés par l’ancienne équipe dirigeante. Il reste que le président de la République qui se trouve dans une situation délicate au double plan social et économique, ne s’est pas appuyé sur les difficultés de l’heure pour reporter ses promesses électorales.
Cette loi des Finances complémentaire est historique, en ce sens que les réformes nécessaires ne se feront pas sur le dos des Algériens aux faibles revenus. La défiscalisation des salaires de moins de 30.000 dinars et la hausse du SNMG à 20.000 dinars le prouve. On aura compris que l’exécutif se veut réaliste certes, mais encore proche des Algériens aux faibles revenus.
Par Nabil.G