mardi , 21 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>La déperdition scolaire atteint son paroxysme </span>:<br><span style='color:red;'>A Oran, entre 7000 et 9000 élèves quittent l’école</span>

La déperdition scolaire atteint son paroxysme :
A Oran, entre 7000 et 9000 élèves quittent l’école

«Ah, si jeunesse savait», dit la maxime. On peut l’affirmer sans craindre de se tromper, la déperdition scolaire constitue désormais, l’un des maux amplement périlleux qui décompose la jeunesse en la désagrégeant. Des enfants ne trouvent plus goût aux études.

Même si, la société n’est pas suffisamment alertée sur ce fléau «mère de tous les vices», le nombre d’enfants qui décrochent chaque année, est plus qu’inquiétant. Les chiffres sont plus que révélateurs d’un mal aux relents prenant des allures phénoménales. Entre 7000 et 9000 élèves quittent les bancs de l’école chaque année. Beaucoup d’entre eux se retrouvent dans le milieu du travail pour subvenir aux besoins de leur famille.
D’autres se retrouvent dans le coin du quartier livrés à eux-mêmes se donnant à tous les maux rongeant la société, sans songer à leur avenir. Ces chiffres sont le résultat des différentes enquêtes effectuées par des spécialistes se référant aux rapports établis par des équipes de la santé scolaire. Ce phénomène, qui touchait particulièrement les élèves du secondaire, s’est élargi et concerne aussi les écoliers et les collégiens. La tranche d’âge touchée par la déperdition scolaire, se situe entre 12 et 18 ans. Les causes de la déperdition scolaire peuvent être d’ordres pédagogique, sociologique, dépendre des conditions socioéconomiques de l’élève et de sa famille et enfin psychopédagogique.
Pour plusieurs familles vivant sous le seuil de la pauvreté, la préoccupation première demeure la satisfaction des besoins fondamentaux, comme celui de manger à sa faim. Cette situation oblige parfois les parents ayant à leur charge plusieurs enfants à faire travailler l’aîné des scolarisés afin d’alléger le fardeau budgétaire. «Un taux de 5% des élèves est victimes de déperdition scolaire. Ils plongent dans le monde du travail malgré leur jeune âge», a-t-on précisé. Ces petits se sentent obligés de quitter l’école dès leur jeune âge pour confronter la dure réalité d’un monde cruel, totalement différent et meublé de périls. Ainsi, ils subissent fatalement la charge d’une société en pleine mutation et un monde nouveau dans lequel ils baignent sans avoir été parvenus ni avertis ni encore moins préparés.
A Oran, il n’y a pas un marché, un quartier ou une ruelle où on ne trouve pas des enfants qui proposent des produits à vendre. Ils marchandent un peu de tout, des sachets en plastique, du pain traditionnel, d’autres activent dans le secteur du recyclage.  Certains mineurs sont même exploités au niveau des usines et des unités industrielles» a-t-on souligné. Le travail des enfants nuit à leur santé, à leur dignité et à leur moralité. Un enfant qui travaille, sera davantage exposé à la maltraitance. Le plus grave des cas, des parents contraignent leurs propres petits à s’autour-financer et autofinancer leurs besoins malgré toutes les lois interdisant le travail des mineurs. Les raisons de ce mal sont connues par le commun des mortels. Autrement dit, les sources du mal son identifiées. Que préconise-t-on comme solutions aux fins de venir à bout de cette problématique ? A-t-on mis en place des remèdes pour son éradication ? Loin s’en faut. Les spécialistes sont unanimes à dire que «l’engagement des parents», la complicité des professeurs, mais surtout les conditions sociales de certaines familles la prise en charge adéquate des enfants sont de mises». Une question est en droit d’être posée à l’aune des changements politiques que connaît le pays. Quelles solutions réelles et les mesures courageuses  préconisent le secteur de l’Education pour, ou ne serait- ce qu’atténuer ces dissemblances ? Ces mêmes spécialistes plaident pour en faire de «l’école un lieu attractif. «Il faut, recommande-t-il, revoir l’organisation de l’école, réduire la surcharge des classes et revoir les programmes». Il était temps de prendre la situation en mains en plaidant au profit d’une école sans déperdition.
Mohamed Aissaoui