L’A.P.W tient aujourd’hui sa session ordinaire dans l’hémicycle de la Wilaya. Rares, très rares sont les oranais qui le savent ou, encore moins, qui s’y intéressent. Tant il est vrai qu’en matière d’information et de communication, les institutions locales sont encore bien loin de maîtriser les outils et les procédures modernes visant à sensibiliser l’opinion et mobiliser les citoyens autour de leurs activités. Seule l’APC d’Oran est quelque peu à applaudir pour la mise en ligne depuis le début de l’année d’un beau portail web d’information accessible et utile aux visiteurs. Le site officiel de la Wilaya, avec son triste logo représentant un vieux lion fatigué, affalé sur son flanc reste quand à lui conforme aux capacités d’un système global de gestion local ancré sur l’amateurisme et la langue de bois. Abordant ces questions lors de leur café matinal, les «mauvaises langues locales» s’interrogeaient encore une fois sur le rôle et l’utilité de ces réunions périodiques de l’assemblée populaire de Wilaya qui, depuis des décennies, ne pèsent pas lourd sur la politique ou la stratégie du développement local d’Oran et de sa région. Et encore moins sur les ambitions collectives au progrès et à la modernité à chaque fois affichées. Sans vouloir dénigrer ou remettre en cause l’honnêteté et la sincérité des engagements de bon nombre d’élus locaux qui militent au chevet de la Capitale oranaise, il faut bien admettre que les efforts des uns et des autres se heurtent aux fondements même d’un système de démocratie de proximité encore sclérosé et gangrené par de multiples entraves et paradoxes. Depuis toujours, l’assemblée de wilaya élue, ou plutôt choisie par les partis les plus affiliés au Pouvoir central, ne cesse d’émettre des avis et des recommandations sur presque tous les dossiers concernant les affaires locales. Des dossiers, comme le logement, le vieux bâti, les bidonvilles, les écoles, la santé, l’environnement, le tourisme, le cadre urbain, et bien d’autres sujets, encore sur la table, mais qui tardent toujours à apercevoir le bout du tunnel des talonnements et des médiocres improvisations érigées en modèle de gestion devant être salué et applaudi. Beaucoup d’oranais critiquent, souvent discrètement, les pratiques et comportements de certains de leur élus à l’APW, très peu connus des résidents, et qui ne fonctionnent encore qu’au registre de l’allégeance et de la «chitta» au pouvoir local, quelque soit ses décisions et ses arbitrages. Il est vrai qu’à ce jour, c’est encore et toujours le Wali qui est le seul à pouvoir cerner tous les dossiers et décider de prendre telle ou telle décision, en fonction de l’urgence et de la conjoncture du moment. Tous les autres acteurs ne peuvent que se retirer ou le suivre pas à pas…
Par S.Benali