La hausse des contaminations que d’aucuns jugent inquiétante, sont certes la conséquence d’un comportement négligent de certains citoyens. Mais elle s’explique également par la capacité de dépistage qui est passée de quelques centaines, il y a quelques semaines à 25.00 test de dépistage par jour. Cela pour dire que ce que nous vivons, ces derniers jours, on le vivait sans vraiment le savoir. Le virus « voyage » vraiment parmi nous et le nombre impressionnant de nouveaux cas quotidiens ne fait que confirmer un fait et ne révèle pas une réalité nouvelle. Les Algériens, qui organisent chaque jour des fêtes de mariages, croient-ils vivre en Europe ? La question est de mise, lorsqu’on met côte à côte l’ouverture de l’Europe et le relâchement en Algérie. Il semble que l’on calque toujours nos comportements sur nos voisins d’outre-méditerranée. Ils ont reçu le coronavirus à la figure, on s’est dépêché de nous confiner. Ils ont comptabilisé des dizaines de milliers de morts et nous quelques centaines seulement. Cette sacrée différence dans la mortalité devrait, en principe, attirer l’attention sur le succès de la gestion de la pandémie en Algérie. Mais au lieu de continuer à suivre les recommandations du Conseil scientifique, les Algériens ont cru que la crise était passée. Or, si nous avons assez peu de décès, c’est justement parce qu’on n’a rien fait comme les européens. Il faudrait que notre comportement ne soit dicté que dans notre seul intérêt, à savoir, rester vigilants et éviter une hausse subite de la mortalité. Mais avec les fêtes de mariages et autres rassemblements «insensés», histoire de «faire comme les autres», les Algériens risquent d’hypothéquer un précieux acquis.
Cela pour dire que la hausse de la capacité de dépistage du Covid-19 est le seul véritable argument susceptible de convaincre les Algériens à retourner aux gestes barrières. L’Institut pasteur qui pilote l’opération, s’emploie à augmenter le nombre de laboratoires dans les différentes wilayas, notamment celles enregistrant une recrudescence des cas de Covid-19, à l’image de Sétif, notamment. L’urgence est de démultiplier les laboratoires admis à réaliser ces test PCR et les tests sérologiques. Il faut qu’il en est partout et à tout moment. L’objectif est de connaître l’étendue réelle du mal, pour amener les Algériens à comprendre que nous risquons de vivre ce qu’ont vécu les européens aux mois de mars-avril, si nous poursuivons dans la voie de l’insouciance.
Par Nabil.G