mardi , 6 juin 2023

Alerte aux fléaux des nouvelles cités dortoirs…

Le nouveau grand pôle d’habitat en cours d’extension à l’ouest de la ville, prés de Misserguine semble déjà connaitre les failles et les carences qui remettent en cause les discours et les promesses sur la modernité et le progrès urbain de la capitale de l’Ouest. Parfois présenté comme devant être la future nouvelle «ville intelligente» devant répondre à la croissance urbaine d’Oran sur le long terme, cette zone d’habitat occupée par les premières tranches de logements AADL souffre de l’absence de structures d’accompagnement et de toute prise en charge permettant la maintenance et l’entretien du cadre de vie. Les quelques 2 800 familles, premiers habitants de ce pôle baptisé Ahmed Zabana, ne cessent de dénoncer, notamment, les conditions d’hygiène peu reluisantes, les amas d’ordures entassées ici et là en raison de l’absence de services de collecte d’ordures affectées à cette zone d’habitat. La modeste commune de Misserguine, héritière malgré elle de ce nouveau pôle implanté sur son territoire, n’a effectivement pas les moyens de répondre aux nouveaux besoins induits par l’implantation de ces milliers de nouveaux logements construits au pas de charge, sans même attendre la réalisation et l’achèvement des différentes structures administratives et sociales permettant la mise en place des différents services publics d’accompagnement des citoyens dans les différents domaines de fonctionnement de la vie collective. L’hygiène publique, l’embellissement des espaces, l’environnement, l’école, le dispensaire, la poste, le commissariat, l’antenne communale et le transport sont pourtant les éléments essentiels, prévus en principe dans les études du projet de «nouvelle ville», mais qui restent à la traine, voire même volontairement oubliés au profit de l’urgence de la distribution des logements achevés imposée par la conjoncture et la pression sociale… Un peu à l’image des plus vieilles cités d’habitat, les ZUHN construites dans les années 80 encore à ce jour abusivement nommées cités des «Zones USTO», le nouveau pôle Ahmed Zabana risque fort de s’enliser dans le déficit en structures diverses et la marginalisation ouvrant la porte à tous les fléaux et toutes les dérives des cités dortoirs et des guettos… Rendez-vous dans une vingtaine d’années.
Par S.Benali