mardi , 28 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Publicité, presse électronique, Covid-19</span>:<br><span style='color:red;'>Ammar Belhimer expose le point de vue de l’Etat</span>

Publicité, presse électronique, Covid-19:
Ammar Belhimer expose le point de vue de l’Etat

Abordant la question de la transition numérique, le ministre l’estime comme une «nécessité impérieuse et urgente». Sur ce point précis, M. Belhimer pense que «nous vivons une période historique rare qui offre l’opportunité de la reconstruction ou la construction sur de nouvelles bases», a-t-il ajouté.

Dans un long entretien accordé à notre confère El Khabar, le ministre de la Communication est revenu sur beaucoup d’aspects en rapport avec le monde des médias et exprimé la vision qui est la sienne dans l’entreprise de réforme qu’il a enclenchée au lendemain de sa nomination à la tête du ministère dont il a la charge. Sur la question de la publicité qui constitue le nerf de la guerre, il dira qu’«avant l’application stricte de la loi de l’offre et la demande, il faudrait passer par une période de transition permettant de réhabiliter et assainir le secteur de la publicité publique». Pour M. Belhimer, cet assainissement s’impose par «l’ampleur de la corruption qui a gangréné les structures de ce secteur et facilité la dilapidation des deniers publics par des forces externes à l’Information, des clans politiques et des hordes de puissances diaboliques agissant dans l’ombre et qui tiraient les ficelles au sein même de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP)». Et d’ajouter que l’Etat, «ne fait pas de différence entre la presse». Il en veut pour preuve que le soutien que l’Etat apporte à la presse s’inscrit dans le cadre de la préservation des postes d’emploi et du pluralisme médiatique. L’on saura ainsi que c’est cela le rôle de l’Etat dans la distribution de la publicité, notamment au profit des entreprises vulnérables de la presse écrite. Pour le
Porte-parole du Gouvernement, la libération de la publicité dans cette période difficile que traverse le pays à cause de la pandémie Covid-19 et du marasme du marché des hydrocarbures constituera «le coup de grâce pour la quasi-totalité des entreprises médiatiques, pour ne pas dire toutes».
Concernant les poursuites judiciaires engagées contre des journalistes, le ministre de la Communication note qu’ «en effet, il y a des journalistes, très peu d’ailleurs, dont les dossiers sont entre les mains de la Justice, et en tant que ministre et Porte-parole du Gouvernement, il ne m’appartient nullement d’évoquer des affaires relevant de la Justice, qui est habilitée seule à dire s’il s’agit d’affaires en lien avec la liberté de la presse ou pas». Pour ce qui est de la suspension de certains journaux électroniques, M. Belhimer a tenu à préciser que ce ne sont que deux cas «exceptionnels», en l’occurrence «Maghreb Emergent» et «Radio M. Post», gérés par un journaliste «qui se livrait à la diffamation, la calomnie et l’insulte à l’encontre du président de la République ( ) franchissant, ainsi, toutes les limites de la décence, de la morale et de la Loi». Néanmoins, a-t-il poursuivi, cette suspension se veut une «suspension conservatoire» en attendant l’achèvement des procédures de poursuites judiciaires conformément aux dispositions du Code pénal et du Code de l’information.
Abordant la question de la transition numérique, le ministre l’estime comme une «nécessité impérieuse et urgente». Sur ce point précis, M. Belhimer pense que «nous vivons une période historique rare qui offre l’opportunité de la reconstruction ou la construction sur de nouvelles bases», a-t-il ajouté.
Sur le registre de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19), M. Belhimer a souligné en ce sens, que «l’Etat s’emploie à la recherche des moyens les plus simples et les plus efficaces pour transmettre à la l’opinion publique les nouvelles données liées à l’évolution de la situation», en veillant à lui garantir «une information juste, précise et fiable via les canaux officiels et les médias publics». Cette option «étudiée», a-t-il indiqué, «tend à simplifier la méthode de traitement de l’information par la présentation simplifiée des chiffres relatifs à la propagation du virus dans le pays».
Le défi qu’impose le Covid-19 est double. Il est sanitaire et socioéconomique. Si pour le volet sanitaire, il y a une réelle maîtrise de la situation, l’aspect économique demeure une véritable préoccupation pour l’Etat, insiste le ministre, soulignant un intérêt soutenu par rapport aux répercussions économiques de cette crise. L’exécutif, dira-t-il, a pris des mesures «défensives et préventives» à même d’atténuer son impact sur l’ensemble des opérateurs économiques. Il citera, pour ce faire, la réaction positive de la Banque d’Algérie (BA) qui «a pris une série de mesures conjoncturelles et exceptionnelles permettant aux établissements financiers et aux banques d’augmenter leurs capacités de financement en faveur des entreprises économiques impactées par la conjoncture induite par le COVID-19». Cela sans oublier le rééchelonnement des créances, entre autres mesures importantes destinées à alléger le poids de la crise sur les entreprises.
Par Nadera Belkacemi