mardi , 21 mars 2023

Industrie pharmaceutique:
Appel à une production locale innovante et à la maitrise des biotechnologies

L’industrie pharmaceutique nationale doit  s’orienter vers une production locale innovante basée notamment sur la  maitrise des biotechnologies, a indiqué jeudi à Alger le ministre délégué  chargé de l’industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.

A l’occasion d’une visite au niveau du Salon international de la pharmacie  en Algérie (SIHPAL 2020), le ministre a appelé les industriels du secteur à  produire localement et à exporter des médicaments innovants ayant une forte  valeur ajoutée, notamment les produits destinés aux maladies complexes et  répandues. Parmi les industriels visés par cet appel, l’entreprise publique Saidal  qui, selon le ministre délégué, «doit constituer un pionnier dans la  production pharmaceutique nationale à forte valeur ajoutée à travers des  produits innovants et la maitrise des biotechnologies». Dans ce cadre, le même responsable a estimé que «l’entreprise Saidal doit  se régénérer pour passer à une nouvelle étape», rappelant que l’entreprise  publique est l’opérateur historique de l’industrie pharmaceutique  algérienne ayant notamment réussi à s’imposer à travers son nom.
«Elle a été pionnière dans le générique. Il faudrait qu’elle soit encore  leader dans les produits à forte valeur ajoutée et dans la maitrise des  nouvelles technologies», a-t-il souligné, ajoutant que Saidal peut  constituer l’une des plateformes de développement dans la stratégie  nationale de la diversification des produits pharmaceutiques fabriqués  localement. Par ailleurs, le ministre délégué a fait savoir que le gouvernement  ambitionne de couvrir la facture des importations de produits  pharmaceutiques par l’export des produits pharmaceutiques locaux d’ici 10 à  15 ans. «Pour ce faire, nous accompagnerons l’ensemble de nos opérateurs  économiques. Nous mettrons en place dans les mois prochains tous les  instruments nécessaires pour soutenir cet export», a-t-il affirmé, notant  que l’orientation des laboratoires pharmaceutiques nationaux vers l’export  ne constitue pas seulement un axe de développement «mais aussi une  nécessité pour le développement économique de notre pays». Il a ainsi rappelé que l’un des leviers de soutien à l’industrie locale  est la mise en £uvre d’un «fast track», à savoir un couloir vert pour  faciliter l’enregistrement des médicaments produits localement, notamment  ceux fabriqués en quantité insuffisante ou strictement importés.
«Pour l’enregistrement local des médicaments, nous sommes en train de  mettre en place un système numérisé pour mettre en place un couloir vert  pour les producteurs locaux», a-t-il expliqué. Lors de sa visite, M. Benbahmed a également appelé les multinationales du  secteur activant en Algérie à créer de la valeur ajoutée dans le pays à  travers le transfert technologique, la création d’emploi, le paiement  d’impôts mais aussi l’export. «Lorsqu’une multinationale s’installe dans un pays, celle-ci vise le  marché d’une région ou d’une sous-région et non uniquement pour le marché  local», a-t-il fait observer, appelant les investisseurs étrangers du  secteur à communiquer les facteurs pouvant favoriser l’installation  d’unités de production pour le marché national.

Traçabilité: début de l’immatriculation des médicaments d’ici deux à trois ans

M. Benbahmed a également évoqué la pharmacie centrale des hôpitaux (PCH),  soulignant l’intérêt de mettre en £uvre un système de commande automatique  des produits, notamment dans le cadre de la politique gouvernementale  visant à étendre la numérisation aux différents secteurs. «L’objectif est la prise en charge de la population en terme de  disponibilité des médicaments. Il faut un système de régulation des stocks  de chaque pharmacie hospitalière par rapport à la PCH», a-t-il estimé. Le même responsable a également rappelé le travail de son département  ministériel dans le cadre de «la sérialisation des médicaments», à savoir  leur immatriculation afin d’assurer une meilleure traçabilité de ceux-ci. «Des textes législatifs vont imposer cette sérialisation des médicaments  d’ici deux à trois ans, commençant par les psychotropes», a-t-il annoncé.
En outre, le ministre délégué a relevé l’importance de l’industrie de  production de médicaments anti-cancéreux, notamment dans le cadre de la  réduction de la facture d’importation de ces produits. «On compte beaucoup sur ces types de production. Au niveau de la PCH,  l’achat des produits d’oncologie et d’hématologie correspond à une facture  annuelle de 64 milliards Dinars», a-t-il fait savoir, plaidant pour que les  entreprises activant dans la production de ces produits aient une  projection aussi sur le marché régional ou continental.