Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a lancé jeudi dernier, à Alger, le premier atelier consacré à la presse électronique en Algérie.
L’ atelier, qui a eu lieu à l’École supérieure de journalisme, université d’Alger, a vu la présence du ministre de la Poste et des technologies numériques, Brahim Boumzar, et du ministre de la micro entreprise, des Startups et de l’Economie de la connaissance, Yassine Djeridene.
Egalement des spécialistes, des enseignants universitaires, des journalistes, représentant plusieurs supports médiatiques ainsi que des éditeurs de sites d’information étaient conviés à cette cérémonie première en son genre en Algérie durant laquelle un diagnostic et une analyse de la situation de la presse numérique ont été présentés.
Les participants ont aussi évoqué les questions liées à la réglementation des médias en ligne, l’octroi de la publicité, l’aide des autorités et l’encadrement juridique de cette presse, qui n’est qu’à ses débuts en Algérie.
Ainsi, le ministre de la Communication qui a d’emblée appelé à ce que les sites d’informations soient hébergés en Algérie, soulignant que la plupart y sont hébergés à l’étranger, a promis l’accompagnement de l’Etat à travers l’accès de la presse numérique à la publicité publique.
Par ailleurs, M. Belhimer a insisté sur la nécessité aux sites d’informations de produire un contenu national et de régulariser leur situation, faisant savoir l’existence actuellement de 150 journaux en ligne algériens, dont 84 déclarés aux services de son ministère. Concernant le volet juridique, le ministre a affirmé que son département œuvre à remplir le vide juridique de ce domaine naissant, considéré comme étant récent en Algérie.
De son côté, le ministre de la Poste et des technologies numériques, Brahim Boumzar, a affirmé que son département va accompagner l’avènement d’une presse numérique avec la prise en place des volets techniques liés à l’hébergement en Algérie et l’accès à l’internet…etc ainsi que des bases juridiques. De leur côté, des éditeurs de presse électronique ont soulevé la difficulté d’avoir le nom de domaine de leurs sites web avec l’extension.dz, évoquant aussi les mauvaises prestations de services de l’hébergement que préposent les operateurs algériens.
Par ailleurs, d’autres intervenants ont appelé les pouvoirs publics à lancer des formations au profit des journalistes qui veulent exercer dans la presse numérique et la mise en place des incitations fiscales pour garantir la pérennité de ces médias en ligne.
Assainir le secteur de la presse
Signalons que l’intérêt du lecteur algérien à l’information en ligne a grandi avec notamment la généralisation de l’accès à l’internet que ce soit via l’ADSL ou le réseau de la téléphonie mobile, preuve en est, l’Algérie compte actuellement plus de 23 millions d’abonnés à la 3G et à la 4G.
Répondant à une exigence technologique qui a mis à rude épreuve les médias traditionnels, notamment la presse écrite dont la marge occupé commence ces dernières années à se rétrécir, la presse numérique algérienne a connu une ascension avec l’arrivée de plusieurs dizaines de sites d’information. Mais le secteur a fait face à un manque d’organisation et absence d’un cadre juridique régissant la profession. Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a affirmé être engagé, à la même occasion, à assainir le secteur de la presse des «forces extra-professionnelles», annonçant aussi que le projet de loi sur la publicité «sera prêt avant la fin 2020».
M. Belhimer a souligné que la publicité se dotera d’une législation spéciale avant la fin 2020″ laquelle tiendra compte de plusieurs questions, dont celle relative au monopole dans la distribution de la publicité, les spécificités de la société algérienne et des questions d’ordre économique.
Le membre de gouvernement a ainsi mis en exergue l’importance de créer «un dispositif de régulation propre à la pratique journalistique», dont la mission consistera à veiller au suivi de l’opération de tirage et de la publicité pour garantir l’équité dans la distribution, en œuvrant à asseoir des mesures de médiation et d’arbitrage pour le règlement des conflits inhérents à la pratique de la profession au lieu de recourir à la justice.
Le ministre a affirmé que la presse électronique «a besoin d’accompagnement et d’un développement sécurisé et organisé lui permettant de consolider les acquis en la matière et de moderniser en permanence l’innovation dans le domaine de la communication, un secteur stratégique, régalien, vital et dont la mission sensible consiste en la production d’un contenu algérien présent en force dans le réseau ». Dans ce cadre, le ministre a appelé les enseignants-chercheurs et les professionnels du secteur, à enrichir la feuille de route du ministère de la Communication, pour avoir un appui organisationnel et réglementer la presse électronique dans le cadre d’un nouveau mode de traitement impliquant les compétences existantes dans la prise de toute décision.
Par ailleurs, M. Belhimer a souligné «la nécessité de combler ce vide, de déterminer les critères d’organisation et de réglementation de la presse électronique qui est désormais un des moyens les plus prisés par les professionnels de la presse écrite en Algérie, au vu de ses avantages économiques et des informations instantanées qu’elle assure ».
Il est à signaler enfin que le ministère de la Communication a annoncé l’organisation dans les prochains jours d’autres ateliers consacrés à la presse audiovisuelle, à la presse spécialisée et à la presse de proximité.