mardi , 21 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Tlemcen</span>:<br><span style='color:red;'>Belkhir Nesrine, une infirmière face au coronavirus</span>

Tlemcen:
Belkhir Nesrine, une infirmière face au coronavirus

Belkhir Nesrine fait partie du corps  paramédical qui affronte au quotidien le risque de contamination par le  covid-19. Elle apporte réconfort, soutien moral et soins nécessaires aux  personnes atteintes par cette pandémie du siècle.

Agée de 34 ans et mère de trois fillettes, cette infirmière s’est portée  sans hésitation volontaire pour travailler au bloc 470 ouvert début du mois  d’avril au niveau du CHU Tlemcen en soutien à l’EPH de Remchi, réservé aux  malades atteints du covid-19 destiné depuis l’apparition de cette pandémie  à accueillir les personnes malades. «Sans hésiter, j’ai décidé d’accomplir pleinement mon devoir d’infirmière  et prendre part, aux côtés des membres de nos équipes à lutter contre ce  virus, véritable problème mondial», a-t-elle confié à l’APS.
Malgré une expérience de huit années comme infirmière au service de  chirurgie générale, Belkhir Nesrine avoue avoir passé une nuit blanche la  veille de sa prise de fonction dans son nouveau service. «J’ai passé en revue les belles choses que la vie m’avait gratifié : mes  filles, mon époux, ma mère et tous ceux et celles que j’aime beaucoup»,  a-t-elle affirmé avec fierté, mais l’amour de son métier est encore plus  fort. «Mon métier exige de la disponibilité, de l’endurance physique, de la  vigilance et le sens de la responsabilité tout en sachant gérer, voire  taire ses émotions», a-t-elle reconnu. «Une fois arrivée au service, je me suis mise dans le bain en voyant des  jeunes et des vieux malades souffrant. J’ai pris mon courage à deux mains.  J’ai caché ma peine et ma peur pour paraître forte aux yeux des patients et  essayer de leur remonter le moral, les apaiser et surtout leur donner de  l’assurance et le soutien psychologique dont ils ont besoin», a-t-elle  indiqué.
Actuellement, Belkhir Nesrine travaille une journée par semaine. Elle  passe le restant du temps confinée dans un appartement proche du CHU de  Tlemcen que son oncle lui a prêté. «Je préfère rester seule dans cette  situation et méditer. L’école paramédicale mise à la disposition du  personnel médical et paramédical mobilisé dans la lutte contre la pandémie  ne me convient pas», a-t-elle reconnu. Concernant l’organisation de son travail, cette mère de famille précise  qu’elle aurait préféré travailler toute la semaine pour ensuite se confiner  15 jours et rejoindre sa petite famille. «A ce rythme, je vais devoir  travailler le mois d’avril et me confiner jusqu’à la mi-ramadhan pour  pouvoir regagner mon foyer et passer le reste du mois de carême avec mes  enfants et mon mari», a-t-elle dit.
Une fois la pandémie enrayée
Belkhir Nesrine se dit «outrée» par le non-respect des consignes de  confinement partiel constaté dans certains quartiers et cités de la ville  de Tlemcen par des personnes «inconscientes et irresponsables».
«J’ai remarqué que des gens ne respectent aucunement les règles de  confinement qui constituent le meilleur moyen d’éviter la propagation de ce  maudit virus. C’est comme si elles prenaient les choses à la légère.  Pourtant le danger et les risques de contamination sont réels», a précisé  l’infirmière. Son expérience dans le milieu médical, son contact permanent avec les  malades souffrant d’insuffisances respiratoires dues au coronavirus et son  vécu quotidien avec la souffrance de ses patients la poussent à inviter  ceux et celles qu’elle côtoie à faire preuve de vigilance. Dans ce sens, elle invite les gens à respecter le confinement partiel et  les règles d’hygiène les plus élémentaires. Pour elle, comme pour les  professionnels sur le terrain et face à la maladie au quotidien, ces gestes  permettront de briser la chaine de contamination et d’éviter beaucoup de  complications. L’infirmière se dit très touchée par l’élan de solidarité à leur égard  qu’expriment au quotidien des bienfaiteurs et des habitants de Tlemcen.  Ceux-ci leur apportent des moyens de protection et de travail dont ils ont  besoin comme les gants en latex, des bavettes, des masques.
D’autres leur  fournissent des repas chauds. «Ces gestes nous mettent du baume dans le  coeur et nous montrent que nous ne sommes pas seuls face à la pandémie»,  a-t-elle estimé. En guise de mot de la fin, elle reconnaît qu’elle a hâte de retrouver sa  petite famille et replonger dans la quiétude familiale «une fois la  pandémie enrayée à jamais et la vie normale retrouvée», a-t-elle souligné  esquissant un sourire réconfortant.