Pour une fois, l’Algérie n’est pas distancée par les pays voisins dans la «chasse aux touristes». La Covid-19 a mis tout le monde dans la même galère, même si l’Algérie y était déjà depuis plusieurs décennies. Il se trouve que la pandémie a quelque chose de bon pour le tourisme national. Interdit de sortie du territoire pour cause de frontières fermées pour éviter l’importation du coronavirus, la destination du sud du pays a fait le plein cette année. C’est une excellente nouvelle pour les professionnels du tourisme à Tamanrasset, Djanet, Illizi et ailleurs dans le vaste Sahara, mais il ne faut pas crier victoire pour autant. La saison hivernale 2020/2021 est exceptionnelle à plus d’un titre. C’est tant mieux pour le secteur qui sort un peu la tête de l’eau au sud du pays et pourquoi pas dans les montagnes après les dernières neiges, mais il faut se dire que ça ne fait pas rentrer de la devise au pays. Et pis encore, rien ne dit que la prochaine saison soit aussi intéressante, dans le cas de la résorption de la pandémie.
Ceci nous amène à l’éternelle question : Peut-on objectivement parler de tourisme occidental en Algérie ? Par les temps qui courent et voyant la piteuse image que traîne encore l’Algérie dans les médias d’outre Méditerranée, la réponse ne peut être que négative. On voit, en effet, très mal un groupe de touristes s’engager dans un circuit touristique dans un pays marqué au rouge par le ministère des Affaires étrangères de son pays. C’est bien le cas entre la France et l’Algérie.
Au moment où les professionnels des voyages tentent de trouver le moyen de relancer la destination Algérie après l’épisode de la Covid-19, tout le monde en Algérie peut parfaitement relever la contradiction et prévoir l’échec de la relance de la Destination Algérie pour les touristes occidentaux. Sauf, bien entendu notre communauté établie en France et qui sera comptabilisée «touriste» par les autorités nationales.
Bref, en un mot comme en mille, on est en droit, nous autres citoyens de nous poser la question de savoir pour qui nous prennent ces politiciens qui tentent de nous berner de promesses sans lendemain. Il serait grand temps, en effet, d’économiser les gestes stériles et d’aller à l’essentiel. L’Algérie doit développer son industrie touristique, cela est un fait, mais elle n’est pas obligée de tout miser sur l’occident pour ce faire, Il y a d’autres nationalités susceptibles de venir chez nous et visiter notre pays. Les Turques, les Chinois, les Russes, les Tunisiens… etc. peuvent ne pas se laisser influencer par les médias occidentaux et constituer de bons clients. Il suffit de faire la promotion du produit Algérie là où il faut.
Par Nabil.G