La Tunisie voisine vient à peine de sortir d’un long tunnel politique, en raison d’une Constitution par trop parlementaire qui a donné aux partis politiques, l’opportunité de bloquer durant plusieurs mois la formation d’un gouvernement. L’épisode « stérile » que vient de vivre la Tunisie peut très bien se renouveler. Il suffirait qu’un parti minoritaire se retire du gouvernement. Le « Tunnel politique » est une leçon pour l’Algérie qui est en passe de valider une nouvelle Constitution avant la fin de l’été. Le Président Tebboune en a fait cas, lors de l’entretien qu’il a accordé à la chaîne russe Russia To Day. Il faut savoir que la nouvelle Loi fondamentale ouvrira les portes à une nouvelle loi électorale et à des élections anticipées. Cela a été également annoncé par le président de la République.
Les Algériens seront donc invités à renouveler leurs Assemblées nationale, de wilayas. Même si l’on s’attend à ce qu’une bonne partie des électeurs bouderont les urnes, il demeure que l’expérience sera bonne à prendre au sens où la classe politique disposera d’une nouvelle chance pour prouver quelques compétences auprès de la population. Les administrés quant à eux, même s’ils feignent l’indifférence, sont très attentifs à ce que feront les nouvelles équipes, issues des premiers suffrages post mouvement national.
Ces élections auront certainement un impact sur la société et sur la marche de la Nation. Les mauvaises langues auront beau dénigrer les pouvoirs politiques et minimiser la portée de toute consultation populaire qui n’arrange pas leurs affaires, chaque scrutin réussi rapproche le pays des standards internationaux de gouvernance.
Cela dit, la situation secrétée par un an de mouvement exceptionnel qui a mis les Algériens au cœur de la donne politique, pose un véritable défi civilisationnel à la classe politique. Il est entendu qu’au sein de l’APN, comme dans beaucoup de communes et de wilayas, les partis issus du mouvement populaire, au même titre que les plus anciens, seront tenus à la cohabitation dans l’intérêt de la collectivité nationale. Ce ne sera certainement pas facile à réaliser, mais l’entente nécessaire entre partis politiques à la base, sera un exercice très instructif pour la classe politique nationale. Celle-ci fera la preuve de sa maturité ou sera totalement discréditée, et ce, quelque soit la nature du nouveau système qu’adoptera la nouvelle Constitution. En effet, on voudrait éviter le régime parlementaire, mais dans tous les cas de figure, les partis, comme en Tunisie et ailleurs, auront une responsabilité particulière dans la stabilité des institutions élues. Pour éviter le «tunnel politique», seul la maturité et les intérêts suprêmes prévalent.
Par Nabil.G