On ne peut pas aller jusqu’à dire que la scène politique s’est emballée depuis l’annonce de la présentation de la mouture de la nouvelle Constitution, mais il reste néanmoins que la classe politique est traversée par un frémissement certain depuis cette date. Les partis politiques qui se sont exprimés sur les dispositions de cette nouvelle Loi fondamentale ou ceux qui planchent encore sur ses nouvelles lois et articles auront dans les jours et les semaines à venir à enrichir le sujet qui engage l’avenir de toute la nation.
D’un autre côté, et de mémoire de journaliste, je ne me souviens pas avoir vu une constitution algérienne diffusée à une aussi grande échelle que celle qui est proposée aujourd’hui par le président Tebboune. Toutes les forces vives du pays, entre partis politiques, personnalités nationales, société civile, presse ou associations ont pu recevoir cette mouture qui est entre leurs mains et sur laquelle ils peuvent exprimer leurs avis et leurs observations en toute liberté. Un signe que l’on pourrait interpréter comme un gage de bonne volonté des décideurs de ce pays, qui cherchent le consensus le plus large pour une Loi fondamentale qui aura à gérer le pays pour les années à venir et qui surtout, devra consacrer la rupture avec l’ancien système et sa gestion opaque de la vie politique du pays.
Mais cela n’a pas empêché les polémiques et l’une des plus importantes de celles-ci, est le timing de la diffusion de cette mouture. Un point qui a été soulevé par les journalistes lors de la dernière conférence de presse du ministre conseiller à la communication, porte parole officiel de la présidence, Belaid Mohand Oussaid, qui a indiqué à ce sujet que « la présentation de l’avant-projet de révision de la Constitution est venue en réponse à la demande pressante de certains acteurs politiques et représentants de la société civile, en dépit de l’impossibilité de tenir des réunions publiques du fait de la propagation de la pandémie du coronavirus», et d’appeler dans la foulée à éviter « les a priori sur le timing ».
Mais soyons sérieux, les polémiques font désormais partie prenante de notre vie d’aujourd’hui et tout est sujet à interprétation. Mais ceci reste secondaire, car le plus important aujourd’hui est de s’exprimer sur le fond de cette nouvelle Constitution est de dire si elle répond vraiment aux attentes du peuple algérien et si elle garantit les libertés d’entreprendre et d’expression et surtout si elle consacre définitivement l’alternance démocratique et ouvre le champ politique.
En tous les cas, à ce jour, tout se fait dans la transparence la plus totale et personne ne peut dire que le pouvoir a choisi l’opacité, puisque la nouvelle mouture est entre les mains de chacun, et à chacun peut donner son avis et d’exprimer ses positions.
Par Abdelmadjid Blidi