jeudi , 23 mars 2023

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Consolider la trêve

Les pays présents à Berlin pour discuter de la crise libyenne sont tous d’une manière ou d’une autre directement concernés par la situation dramatique et dangereuse à laquelle est arrivée la situation dans ce pays du nord de l’Afrique. Autour de la table se trouvent en réalité des pays qui ont une influence directe sur les deux parties en conflit.
De leur engagement et de leur sincérité dépend en grande partie l’avenir immédiat du pays. Haftar comme Es-Serraj ne pèseraient pas vraiment lourds si l’un comme l’autre ne jouissaient pas de l’aide financière et militaire des puissances qui se tiennent autour de la table dans cette conférence de Berlin. On sait de manière claire et avérée qui sont les Capitales soutenant les deux parties libyennes en guerre aujourd’hui. Et donc, on sait aussi de manière claire comment régler le conflit ou au moins consolider la trêve arrachée ces derniers jours. Et peut être que ce serait déjà une victoire que de verrouiller cette trêve, car sur le terrain il est plus probable de voir les affrontements reprendre que l’inverse. Arriver à ce premier résultat est déjà un grand pas qui permettra par la suite d’aller vers une solution négociée du conflit. Faire taire les armes pour la plus grande durée possible remettra sur scelle les politiques et fermera la porte aux va-t-en guerre.
Bien sûr que dans cette dramatique histoire libyenne il y a trop d’intérêts en jeu, et les pays impliqués ne le cachent pas et surtout ne veulent céder aucun pas les uns aux autres. Sur les présents à Berlin, et à l’exception de l’Algérie, qui met au devant la sécurité de toute la région et la nécessité de mettre fin au souffrance du peuple libyen, les autres donc ont des calculs de toute autre nature qu’ils jugent réalisables avec ce clan ou l’autre dans ce conflit.
Et de ce fait, il apparaît certain et clair, que si ces pays arrivent à avoir des assurances quant à la préservation de leurs intérêts, alors à ce moment là et seulement à ce moment, il sera plus aisé de trouver une sortie de crise dans des délais très rapides. Car Es-Serraj comme Haftar ne peuvent que se plier à ceux qui sont, d’une manière ou d’une autre, les vrais parrains de cette guerre qui fait craindre le pire pour toute la région du Maghreb et du Sahel.
Par Abdelmadjid Blidi