Au quartier El-Barki, une cité de 130 logements achevée en novembre 2015, reste à ce jour inoccupée. Ces logements appartenant à l’OPGI n’ont pas, à ce jour, été affectés et distribués pour des raisons que beaucoup veulent cacher et faire oublier. La cité abandonnée, placée sous un gardiennage aléatoire, ressemble à un «no mens land» envahi ici et là par les herbes sauvages et les broussailles, avec des bâtiments aux fenêtres fermées et parfois béantes, aux volets cassés, accentuant l’ambiance d’abandon inexpliqué. Construits, on ne sait pourquoi, sur un terrain au sous-sol fragile, sur une nappe d’eau sous-terraine à quelques mètres de profondeur, cette cité traversée par une ligne aérienne à haute tension réunit à elle seule toutes les inepties et les dérives possibles en matière d’études et de conception des projets. On se souvient que l’ancien Wali, Abdelghani Zaalane avait à l’époque sermonné les responsables concernés, dont l’entreprise de réalisation qui n’avait pas respecté les délais de livraison. Mais l’opérateur chinois avait à l’époque bien signalé les contraintes techniques liées à la nature du terrain et qui nécessitaient des travaux supplémentaires très coûteux. On sait, et on savait pourtant que toute cette zone urbaine d’El Barki est connue pour son problème de remontée des eaux provoquant même des inondations en période hivernale. Mais au lieu d’annuler le projet ou de changer le site d’implantation, les décideurs locaux de l’époque ont préféré finaliser la construction de ces logements, au nom de la course à la consommation des crédits, quelque soient les normes et les conditions d’exécution des projets. L’entreprise chinoise de réalisation avait dû alors installer des pompes qui ne se sont jamais arrêté d’aspirer l’eau du sous-sol pour la rejeter le long de la bordure, longeant le site du projet. Loin d’être une technique de drainage appropriée dans ce genre de situation, le pompage et rejet de l’eau en surface, à quelques mètres du site concerné, ne pouvait en l’occurrence, jamais suffire à résoudre le problème posé par la nappe d’eau sous-terraine. Le projet de 135 logements a été bel et bien achevé, mais aussitôt «mis en hibernation» pour hauts risques d’affaissement auparavant signalés par le constructeur lui-même. Aujourd’hui, bon nombre d’observateurs avertis et même de citoyens profanes, se demandent pourquoi de telles situations lamentables demeurent possibles sous le ciel oranais ? Qui est le premier responsable coupable de telles inepties et de telles dérives conduisant non seulement à une dilapidation inutile des deniers publics, mais aussi à une prise de risques très dangereuse pour les futurs occupants de cette cité? Pourquoi, chaque année de chaque décennie, et cela depuis toujours, aucune sanction, aucune punition n’est prise à l’encontre de ces gestionnaires de projets et de structures dont la défaillance et l’incompétence sont à la hauteur du climat d’impunité?
Par S.Benali