dimanche , 28 mai 2023

Déficit de professionnels dans la construction et la restauration

Les travaux de réhabilitation et de modernisation du Grand Hôtel à Oran ne risquent pas d’être lancés avant quelques mois. Après un troisième avis d’appel d’offres lancé il y a plus de cinq mois par l’Entreprise de gestion Touristique de l’Ouest, domiciliée à Béchar et chargée de cette opération à Oran, on a pu lire la semaine dernière sur la presse locale un placard publicitaire annonçant la «prorogation de délai» de dépôt des éventuelles soumissions des entreprises intéressées par la réalisation du projet. Une «prorogation de délai» qui, selon un observateur averti signifie que pour l’instant aucune offre sérieuse ou crédible n’aurait été transmise à l’EGTO. En d’autres termes, ce projet de restauration du Grand Hôtel, situé sur un site urbain central près de la grande poste, risque de cumuler encore davantage les retards enregistrés depuis l’annonce, il y a près de six ans, de ce projet de réhabilitation. Pour les «mauvaises langues» locales, ce projet que l’on inscrivait il y a quelque temps abusivement au registre des préparatifs des prochains jeux méditerranéens, semble bien aujourd’hui rayé de la liste des priorités et des urgences annoncées initialement par d’anciens décideurs locaux. Lassée par les effets d’annonce sans lendemain qui pénalisent depuis toujours le cadre urbain oranais, l’opinion locale ne cesse de pointer du doigt les lacunes, les dysfonctionnements et parfois les dérives constatés ici et là dans la prise en charge des projets et des opérations inscrites au programme local de développement. Comment, expliquent bon nombre d’observateurs, peut-on espérer un avancement rapide et efficace de tous les chantiers en souffrance à Oran quand on ne peut même pas maîtriser de petites opérations élémentaires de maintenance et de réparation à travers les cites et les quartiers. Un peu à l’image de cette hallucinante léthargie des pouvoirs publics face à un présumé «lobby de marchands» qui empêcherait le démarrage des travaux de réhabilitation du marché des Aurès, ex-rue de La Bastille. Les travaux de restauration du splendide siège de la grande Mairie, lancés il y a plus de sept ans, traînent toujours en longueur pour d’obscures raisons administratives et financières. Et encore une fois, le grand déficit local en opérateurs compétents, sérieux, et performants dans le domaine des travaux de construction et de restauration ne cesse de porter préjudice au développement local. Et en même temps d’ouvrir la porte à des amateurs sans moyens ni envergures. Souvent des acteurs-tricheurs qui obtiennent des contrats de réalisation, notamment en matière de logements, qu’ils ne peuvent assumer jusqu’au bout. Mais c’est déjà là un autre débat…
Par S.Benali