Le projet de réalisation d’un 5ème périphérique devant relier directement la sortie Est de la ville Belgaid à la banlieue ouest, juste après Misserguine, semble bien s’inscrire lui aussi, au registre des retards et des grands tâtonnements qui façonnent depuis des lustres la fatalité urbaine oranaise. Selon des observateurs avertis, ce projet d’axe routier, des plus utiles pour l’évolution du réseau routier à long terme et la fluidité de la circulation sur le tissu urbain périphérique, risque d’enregistrer de nouveaux reports de date de réception. Évoquant le sujet dans son article, un confrère de la presse locale se demandait, à juste titre, pourquoi des délais d’achèvement du projet sont annoncés par les autorités concernées mais à chaque fois non respectés. Des dates d’inauguration et de mise en service, qui relèvent plutôt du «fake news», ont même été publiées. Il y a une semaine, au détour d’une émission de la Radio El Bahia consacrée aux grands projets, on a pu entendre un responsable annoncer que le cinquième périphérique sera achevé avant juin de l’année en cours. Un rendez-vous jugé improbable par n’importe quel observateur visitant l’état des lieux du projet. Même le premier tronçon entre Belgaid et El Kerma, annoncé comme achevé à 100% par le site officiel de la wilaya, présente encore un grand nombre de «points de finition» nécessitant des travaux non négligeables pour l’achèvement du projet dans les règles de l’art. Lancé en Mai 2014, depuis bientôt 6 ans, le futur 5ème périphérique, avec ses 11 ouvrages d’art, qui a mobilisé une enveloppe financière de 10 milliards de DA, devait, en principe, être achevé et livré à la fin de l’année 2019. Mais compte tenu de l’état d’avancement et de la cadence des travaux, il est fort à craindre que ce projet ne s’inscrit lui aussi dans la longue liste des retards cumulés dans le développement local d’Oran et de sa région. Des retards que le discours officiel tente à chaque fois d’expliquer ou de justifier par les contraintes bureaucratiques liées à la finalisation des procédures de financement, aux choix des entreprises et à d’autres facteurs exogènes qui pénalisent la gestion des projets. Mais en réalité, dans la majorité des cas, c’est bien parfois le déficit de rigueur, de compétence et de maitrise de l’avancement des projets qui est source de retards, et parfois d’inepties commises dans une totale impunité. Faut-il rappeler ici toutes les opérations urbaines achevées dans des conditions reflétant une bien médiocre conception et maturation du projet ? De l’EHU de l’USTO, avec sa masse hallucinante de béton et ses espaces perdus ou superflus, jusqu’à la grande Mosquée implantée en bordure d’un rond-point à grande circulation et difficile d’accès, en passant par cette zone dite «des sièges» où ces tours de promotion immobilière défigurant les quartiers résidentiels, la liste est bien longue et ne cesse encore de s’allonger…
Par S.Benali