«Encouragés» indubitablement par une forme de passivité chronique des autorités locales en cette période particulière, des citoyens d’Aïn El Türck semblent s’être donné le mot pour squatter des espaces verts et des parties attenantes à leurs habitations et ce, dans l’impunité la plus totale, chacun y allant avec son ingéniosité pour ériger des clôtures, d’autres pour y construire carrément des baraques en dur en prévision d’une activité commerciale.
Le phénomène prend graduellement de l’ampleur et s’est même accéléré ces derniers temps, puisque quasiment toutes les parcelles vertes ou sensées l’être, sont ceinturées pour ne pas dire carrément occupées. L’occupation a commencé à se faire d’abord de manière sournoise, on y dépose des effets personnels, des meubles usés, on y plante quelques arbustes, comme pour marquer le territoire, avant de passer au ceinturage du terrain, par la pose d’un grillage et un portail en fer ou carrément une enceinte en dur pour les plus téméraires.
Aujourd’hui, le constat est tel que dans la majorité des quartiers d’Aïn El Türck, plus aucun espace vert ne subsiste, chaque parcelle attenante à une habitation, est «privatisée » et transformée généralement en jardin personnel. Le phénomène est encore plus flagrant dans la partie haute des quartiers de Bouisseville et Trouville, où des assiettes foncières communales inscrites comme étant des espaces verts, ont été accaparées par des particuliers. Le phénomène ne s’est pas arrêté à ces seuls particuliers, puisque des promoteurs immobiliers mais également des propriétaires d’établissements hôteliers, ne se sont pas gênés pour squatter les espaces adjacents à leurs édifices, pour les utiliser comme parkings auto, pour les besoins de leurs locataires ou de leurs clients.
Maintenant, quant à faire respecter les lois de la République et stopper l’hécatombe, c’est une autre paire de manches. Le mal a pris une proportion alarmante. Certains citoyens se sont accoutumés à l’impunité.
Karim Bennacef