mardi , 28 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Tizi-Ouzou</span>:<br><span style='color:red;'>Des repas réconfortants pour soutenir le personnel soignant</span>

Tizi-Ouzou:
Des repas réconfortants pour soutenir le personnel soignant

Des repas consistants et réconfortants pour soutenir le personnel soignant dans sa noble et dure mission de lutte contre le coronavirus (Covid-19), est l’initiative lancée par des bénévoles de la commune de Tizi-Ouzou, pour contribuer à l’effort de lutte contre cette pandémie.

Il était moins de dix heures à l’Institut national de formation supérieure  des sages femmes (ex Ecole nationale de formation paramédicale) de  Tizi-Ouzou qui était quasiment vide. L’accès vers le réfectoire et la  cuisine est fermé par des bandes de sécurité. Un bénévole qui a requit  l’anonymat et avec qui l’APS avait rendez-vous, arrive quelques minutes  plus tard. «L’accès vers la cuisine est passé au tamis afin de garantir l’hygiène des  lieux, personne ne peut y accéder sans porter une bavette se désinfecter  les mains et les chaussures et porter une charlotte et une combinaison de  protection» a-t-il lancé d’emblée en ajoutant, “”ne mentionnez pas mon nom,  nous sommes des bénévoles et nous voulons médiatiser notre action pour que  d’autres s’en inspirent et non pas pour en tirer gloire». Des affiches rappelant les gestes barrières et du gel hydro-alcoolique  sont mis à la disposition des bénévoles. Cette tâche, aussi importante  qu’elle soit, à même suscité de l’assigner à quelqu’un qui serait chargé  uniquement de veiller au grain et de rappeler à l’ordre tout bénévole qui  ferait signe de relâchement.
”L’idée de cuisiner des repas pour le personnel soignant est née d’une  discussion entre amis sur la façon d’aider le corps médical qui est au  front contre le Covid-19. Nous avons aussi appris que ces soignants  récupèrent mal et ne se nourrissent pas suffisamment bien, pour pouvoir  assurer quotidiennement, pendant de longues heures, de soins et de garde’’  a-t-il expliqué. L’adhésion de bénévoles d’autres quartiers à ce projet solidaire n’a pas  tardé, et une équipe aussitôt formée a contacté les responsables du Centre  hospitalo-universitaire Nedir Mohamed pour leur proposer ses services, a  indiqué ce même interlocuteur qui a souligné qu’au départ les repas  devaient être préparés dans une salle des fêtes mise à leur disposition par  un bienfaiteur.”finalement le CHU nous a préposé l’Institut des sages  femmes situé à proximité et qui dispose d’une très grande cuisine’’. Pour respecter les mesures barrières contre la propagation du Covid-19 et  limiter le regroupement de personnes, les bénévoles ont limité leur nombre  à 20. «Ce nombre suffisant pour la répartition des différentes taches, de  l’approvisionnement à la distribution des repas’’, a ajouté ce même  bénévole.
Plus de 300 repas préparés quotidiennement
Plus de 300 repas dont 100 pour le déjeuner et plus de 200 pour le dîner  sortent quotidiennement des cuisines de l’Institut national des sages  femmes, pour être remis au personnel soignant du CHU, des autres  établissements de santé et du laboratoire de dépistage ouvert par  l’université Mouloud Mammeri au niveau de la faculté de médecine. Sept bénévoles dotés d’une tenue de protection complète fournie par le  CHU, à leur tête un cuisinier professionnel, Helli Sofiane, et un  aide-cuisinier, Hadouche Yazid, sont affectés à la cuisine et s’occupent  exclusivement de la préparation des repas. Ces derniers étaient afférés à  préparer le déjeuner, une Tchektchouka et des abats en sauce. Pour le  dîner, les soignants auront droit à un couscous au poulet préparé dans les  règles de l’art avec de l’huile d’olive, a-t-on appris de Sofiane et Yazid.
Les ingrédients nécessaires à la préparation des repas proviennent, eux  aussi, de bienfaiteurs anonymes, a-t-on appris sur place. L’association des  grossistes de Tizi-Ouzou et d’autres commerçants et bienfaiteurs ont  fournit les produits nécessaires (tomates en conserve, légumes secs,  couscous) et les agriculteurs assurent l’approvisionnent en fruits et  légumes et autres produits agricoles, a-t-on ajouté.
«Un éleveur de Oued Aissi, nous fournit quotidiennement entre 20 et 25  litres de lait frais de vache et nous avons aussi reçu un don de 40 litres  d’huile d’olive d’un autre agriculteur», ont souligné les deux cuisiniers  qui ont remercié tous ceux qui contribuent à la réussite et au maintient de  cette action de solidarité. «Sans ces dons nous ne pourront pas assurer les repas», on-t-il relevé en  soulignant tout de même un manque pour ce qui est des desserts. «Ces  jours-ci le dessert est une bouteille de limonade», a indiqué Sofiane,  ajoutant en souriant «aujourd’hui nos soldats de la santé auront droit à un  flan». Cette action de solidarité ne se limite pas au personnel soignant mais  touche également les gens de la rue, puisqu’un quota d’une vingtaine de  repas leur est réservé et remis par les bénévoles, on fait savoir Yazid et  Sofiane. Une entrée, qui est un hors d’£uvre riche, une macédoine ou une entrée  chaude, un plat consistant avec des protéines et un dessert ainsi qu’une  bouteille d’eau composent le menu quotidien concocté par les bénévoles.
«Les plats cuisinés sont mis dans des barquettes puis dans des sacs, qui  sont déposés pour que les soignants viennent les récupérer sans que nous  ayons un contact avec eux», a raconté le bénévole qui a requit l’anonymat. Outre ceux qui sont affectés aux fourneaux, le reste des volontaires est  réparti en équipes dont une pour la mise en boîte des repas, une pour le  nettoyage et une chargée de la distribution. Tous les bénévoles engagés  dans cette action de solidarité ont bénéficié d’un dépistage de Covid-19,  effectué par le laboratoire ouvert à la faculté de médecine, a observé ce  même interlocuteur. Les volontaires rencontrés à l’institut national de sages-femmes ont  souligné que «les médecins, infirmiers et tous ceux qui soignent les  malades atteints de Covid-19, sont les soldats de cette bataille contre la  pandémie, nous n’avons pas le droit de les laisser seuls nous devons les  protéger, les encourager et les soutenir chacun comme il le peut’’. Ils ont souhaité que cette initiative et d’autres actions de solidarité se  généralisent mais dans le respect des mesures contre la propagation du  coronavirus notamment le regroupement de personnes.