Trois mois après la guerre des Six Jours, les Arabes réunis à Khartoum ont établi ce qui devait être reconnu comme les « trois non » :.pas de paix avec Israël,.pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociation avec Israël. C’était le temps du grand panarabisme et des mouvements de libération. Par la suite il y eut Camp David. Un premier grain de sable.
En mars 2002, au sommet de la Ligue arabe de Beyrouth, les Arabes sous l’impulsion du roi saoudien Abdullah ben Abdelaziz mettent sur la table un plan de paix consistant à sceller la paix avec Israël en contre partie du retrait des territoires occupés depuis 1967, de la création d’un État palestinien avec pour capitale Jérusalem-Est, et d’une solution au problème des réfugiés.
Un grand pas pour les Arabes, que les Israéliens n’ont même pas jugé utile d’étudier. D’ailleurs ces résolutions et celles qui vont suivre lors du sommet de Riyad seront le socle sur lequel se rejoignent tous les pays arabes pour débuter une quelconque reconnaissance d’Israël et de là toute normalisation des relations avec cet entité.
2020, l’Amérique de Trump pond son « deal du siècle » qui fait de Jérusalem capitale éternelle d’Israël, lui reconnaît sa souveraineté sur tous les territoires occupés en juin 1967, et lui offre même le Golan syrien comme autre terre d’Israël. Et c’est cette année que choisissent certains pays arabes pour normaliser leurs relations avec Tel-Aviv. Le Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Soudan et enfin le Maroc tournent le dos aux Palestiniens et courent se courber vers le bon vouloir de Trump et de Netanyahu.
Qu’il est loin le temps des « trois non » de Khartoum. Qu’il est révolu le temps du sommet de Beyrouth. Les Arabes ne se cachent plus, et assument pleinement et presque fièrement le temps des trahisons. La traîtrise se drape de l’habit du pragmatisme. Il faut dire qu’Israël est en train de cueillir son long travail de sape engagé au Moyen Orient où il a tissé toutes les guerres et tous les conflits de ces dernières années en Irak, au Yémen et en Syrie. Et aujourd’hui c’est vers le Maghreb et le Sahel que les sionistes préparent la deuxième phase de leur plan en s’appuyant sur le Maroc dont le roi vient de signer le dernier acte d’un long périple de trahison qui met tout le Monde arabe sous la menace directe de l’entité sioniste qui excelle dans l’art de la déstabilisation et de la création de conflits qui affaibliront encore plus une région arabe guidée par des leaders lâches et sans envergure qui ont tourné le dos à tous leurs principes.
Par Abdelmadjid Blidi