Alors que les Algériens, tout comme beaucoup de dirigeants et responsables étrangers, continuent d’exprimer leurs empathie, condoléances et expressions d’affliction à la suite du décès du général-major, Ahmed Gaïd Salah, l’analyste politique, Ramdane Hamlat revient sur ses principales positions.
Intervenant, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, l’analyste politique a notamment décortiqué le parcours de défunt et les efforts qu’il a consentis aussi bien dans le développement de l’Armée nationale populaire (ANP) qu’à travers son engagement à faire sortir le pays de la crise politique qu’il a connue depuis le 22 février dernier.
Ramdane Hamlat a aussi mis en exergue l’engagement du défunt Ahmed Gaïd Salah à accompagner le mouvement populaire à travers la prise en charge des revendications des citoyens et dans le volet de la défense des frontières de l’Algérie. « Ahmed Gaïd Salah a respecté les institutions de l’État, la Constitution, les lois de la République et du peuple algérien », a déclaré l’analyste politique, affirmant qu’il trouve tout à fait normal que le défunt soit décoré par le président de la République de médaille de l’Ordre de mérite national du rang «Sadr». Cette distinction est la conséquence « du bien qu’il a fait pour son pays pas uniquement durant cette période sensible qu’a traversée notre pays mais depuis son plus jeune âge, depuis 16 ans, où il avait rallié l’ALN et participé activement avec ses frères martyrs et les autres moudjahiddine à la libération du pays », a déclaré l’invité de la chaîne III.
Rappelant le parcours post-indépendance du défunt, M. Hamlat a souligné qu’Ahmed Gaïd Salah « a servi l’Algérie durant toute sa vie, soit 64 ans d’activité, depuis 1956 à fin 2019.
Il a aussi soutenu que le défunt a « fait beaucoup de choses pour l’Armée, donc pour la Nation et entamé plusieurs réformes depuis qu’il a été à la tête de l’institution militaire que ce soit sur le plan de gestion des personnels, la finance, la formation, la modernisation, entre autres.
Dans le même sillage, l’intervenant a indiqué que le défunt « a équipé l’Armée de système d’arme très sophistiqué et de dernière génération, et il a tout le mérite qu’il faut ».
Rappelant avoir servi sous les ordres d’Ahmed Gaïd Salah, Ramdane Hamlat a affirmé que le défunt était toujours au service du peuple algérien et toujours disponible à aider les citoyens. « C’est quelqu’un qui a servi l’État et non seulement l’institution militaire ; les derniers mois sont témoins que cet homme a été aussi au service de la Nation », a-t-il déclaré. Et d’ajouter « Avec les réalisations de quelques unités de construction et fabrication au sein de l’Armée, implantées à travers le territoire national renseignent sur le fait que le défunt est d’envergure nationale et non-régionale.
M. Hamlat a rappelé dans ce cadre l’ouverture des écoles des cadets de la nation réparties entre l’Ouest, l’Est, le Sud et le Centre, ce qui donne à ces projets un élan national et non-régional. « Pour moi, Gaïd Salah a été tout le temps au service de la Nation et pas uniquement au service de l’Armée», a soutenu l’analyste politique.
L’intervenant a enchaîné dans le même ordre d’idées pour affirmer que le défunt a placé l’intérêt national avant autre intérêt, assurant qu’il n’avait pas l’intention de devenir chef de l’État et n’avait aucune ambition politique ni présidentielle. « Il avait l’opportunité lors du début du Hirak d’être à la tête de la République, mais il a refusé ; il pourrait faire le Sissi deux (Président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ndlr) il a également refusé puisque il se considère comme étant militaire au sens propre du mot», a indiqué l’intervenant. Sur le plan international, M. Hamlat a affirmé enfin que Ahmed Gaïd Salah voyait en l’Algérie une ligne rouge que les puissances étrangères ne devaient pas franchir et ne devaient pas aussi s’immiscer dans les affaires internes du pays.
Samir Hamiche