La commune côtière d’Ain El Turk ne cesse d’être évoquée dans la presse oranaise et régulièrement dénoncée pour les créances et les dérives urbaines cumulées dans l’impunité depuis des années. Lundi dernier, un article de notre confrère et ami à Ouest Tribune a décrit le lamentable état des lieux de l’historique place du « 1er Novembre » située au cœur de la ville, qui, au fil des ans, a été défigurée et transformée en parking les jours de semaine, et en « marché hebdomadaire » le week-end. Il est en effet difficile de croire qu’un tel espace urbain, où se trouve le siège de l’APC, une agence postale, un bureau de poste, et même le siège local d’un «important» parti politique, puisse ainsi devenir le symbole d’une parfaite et totale clochardisation, en «harmonie» avec le «souk el Bak» mitoyen, un marché aux puces situé dans le prolongement du marché hebdomadaire installé sur la place du 1er Novembre. Comment croire que sous les fenêtres mêmes de la mairie d’Aïn El Türck, se déroule le spectacle sans nom d’une cité livrée à la régression urbaine sous toutes ses formes. Notre confrère décrit la douloureuse image de cette place centrale d’Ain El Turk devenue le lieu de rassemblement de gardiens de parking, de courtiers, de revendeurs en tous genres, de mendiants, de malades mentaux, de déficients et de marginaux, et même de «diseuses de bonne aventure» venant glaner quelques dinars. Une véritable «cour des miracles», digne des époques moyenâgeuses, et bien indigne des aspirations au progrès et à la modernité de cette ville inscrite au registre de la promotion du tourisme balnéaire. Selon plusieurs témoignages, la plupart des rues et artères de la commune sont aujourd’hui envahies par les points de vente illicites de fruits et légumes qui prolifèrent depuis le début de la pandémie après la fermeture des marchés couverts officiels. Il est clair qu’ à la faveur de la crise sanitaire l’activité informelle et illicite ne cesse de gagner du terrain et de «conquérir» des espaces urbains des plus inattendus, encouragée certes par un imparable argument : «On doit travailler pour survivre». Mais c’est en réalité l’échec de tout un système de gestion des affaires locales qu’il faut aujourd’hui analyser et corriger. Les luttes de clans pour le contrôle des commandes des APC, les convoitises, la corruption et la prédation demeurent ici et là des fléaux irréductibles qui anéantissent les efforts et les initiatives de développement et de progrès de la collectivité locale.
Par S.Benali