vendredi , 24 mars 2023

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Il y a forcément plus à faire

Malgré toutes les campagnes de préventions, le monoxyde de carbone continue de tuer en Algérie. Les chiffres sont inquiétants à tous les niveaux. Les morts se succèdent presque quotidiennement et à un rythme qui posent de sérieuses questions sur ce qui s’apparente à une tragédie qui menace tous les foyers algériens.
En moins de 13 de ce premier mois de l’année 2020, les bilans officiels communiqués par les services de la Protection civile parlent déjà de 22 personnes décédées. 191 autres personnes ont été arrachées des griffes de la mort grâce à l’intervention de ces mêmes services. Autant dire (et n’ayons pas peur des mots) que nous sommes en face d’une vraie hécatombe qui exige une prise en charge beaucoup plus poussée que ce qui se fait actuellement.
Car, fatalement, dans cette triste histoire, il y a nécessairement un chaînon qui manque. On ne peut continuer à invoquer la fatalité et à tourner les pages des morts, ou à espérer des hivers moins rigoureux. Le sujet doit être considéré comme un phénomène des plus inquiétants.
Et même en reconnaissant que la responsabilité des citoyens dans cette tragédie a une place prépondérante, il ne reste pas moins que les services publics se doivent de mener des enquêtes et des décisions radicales sur le marché des produits de chauffage de toute nature. Il reste inadmissible qu’à ce jour, des commerces mettent en vente des produits défectueux; dangereux et ne répondant à aucune norme de sécurité. Il faut sévir et mobiliser les services des directions de commerce de toutes les wilayas du pays pour entamer une vaste opération de contrôle de tout ce qui a trait avec les appareils de chauffage et tous les produits qui vont avec. Il faut aussi inonder le marché d’appareils d’alerte qui soient fiables et capables d’avertir les citoyens.
Bien sûr, ce n’est là que des pistes générales d’un début de solutions, et il reste certain que les services spécialisés, peuvent mettre en branle tout un plan national de prévention et de contrôle, capable d’arrêter ou tout au moins diminuer cette tendance inquiétante des accidents de ce genre.
Nous ne pouvons plus nous contenter de dresser cette liste macabre qui, au delà des chiffres, est avant tout un drame qui frappe des millions de familles algériennes. Un drame dont nous donnons l’impression qu’il est une fatalité face à laquelle, en dehors des campagnes de prévention, il n’y a presque rien à faire. Peut-être que toute l’erreur est là.
Par Abdelmadjid Blidi