Une des grandes questions, pour ne pas dire appréhensions, qui avait été soulevée par le maire d’Oran, Mr Nourredine Boukhatem lors d’un forum en réponse à une question relative aux prochains jeux méditerranéens qu’a l’honneur et le privilège d’abriter Oran en 2021, a concerné l’implication mais surtout l’apprêt des citoyens à les accueillir avec tout le plaisir que cela procure ce genre de manifestations sportives et culturelles, tout en faisant preuve d’un comportement exemplaire.
Aux jeux olympiques de Pékin, des associations avaient été mobilisées une année auparavant avant le lancement des jeux, pour sensibiliser leurs concitoyens à respecter l’ordre public, à maintenir un maximum d’hygiène, etc. et ce, afin de donner la meilleure image du pays et de sa population.
Dans d’autres pays, notamment de l’Europe de l’Est, les grandes opérations de restauration des monuments historiques, sont suivies et accueillies dans la sérénité et la fierté par les habitants des villes concernées et ce, dans une totale communion. Or, que constate-t-on chez nous, plus particulièrement à Oran, où moins de 16 mois, séparent la ville et sa population des prochains jeux méditerranéens ? Un désintéressement total? Pire que cela. L’on assiste plutôt à une marque d’incivisme et d’impunité caractérisée de la part de certains citoyens dont l’attitude va à l’encontre des règles de bienséance et surtout d’un irrespect manifeste à l’ordre public d’une manière générale.
Cet irrespect se matérialise malheureusement quotidiennement par le stationnement anarchique dans des artères prestigieuses du centre-ville d’Oran, sur les trottoirs même, censés être destinés aux piétonniers. Une marque d’incivisme qu’encourage certainement l’impunité, devenue presque naturelle chez le citoyen qui fait fi des règles de vie en société ou en communauté. Ce même incivisme et cette même impunité sont constatés également dans l’entretien de la propreté de la ville et dont la responsabilité échoit conjointement et aux responsables et aux habitants.
Le crachat, le jet de papier mouchoir usagé, les paquets de cigarettes vides, des gobelets et autres bouteilles à même le trottoir, sont devenus des marques d’incivilité et surtout une pratique courante qui n’offusque plus personne. Oran, ou plutôt sa population, s’est toujours targuée d’être une ville qui se distingue par son sens de la citadinité.
Cette même citadinité qui est définie comme étant «une relation dynamique entre un acteur individuel (….) et l’objet urbain» et qui se manifeste par un système de signes». Il est soutenu que «la citadinité est indispensable aux acteurs et leur donne le sens – à la fois l’orientation et la signification – des phénomènes qu’ils vivent, du moindre acte de la vie quotidienne, jusqu’aux épisodes les plus spectaculaires».
Paradoxalement, le comportement nihiliste de certains citoyens, a fortiori contribuables, risque d’égratigner lourdement l’image de la ville et de sa population et ce, à quelques encablures des prochaines manifestations sportives, si le tir n’est pas rectifié par un travail de proximité dense et soutenu auprès de la population jeune et moins jeune.
En traversant de long en large la ville d’Oran, des images répugnantes et offensantes s’offrent aux visiteurs locaux, nationaux et étrangers qui ne comprennent pas qu’une Cité de la dimension d’Oran, soit aussi outragée par des agissements ignominieux et inacceptables.
Karim Bennacef