Les propositions, entrant dans le cadre de la révision de la Constitution, « pleuvent » sur la présidence de la République. Signe que le chantier ouvert par le chef de l’Etat est pris au sérieux par la société politique, les intellectuels et les acteurs de la société civile. Le Président Tebboune l’a souligné, avant hier, lors de l’entretien qu’il a accordé à des titres de la presse nationale. Cela étant dit, cette profusion de propositions nous amène à parler des principaux acteurs qui devront utiliser la Constitution dans leur activité de tous les jours. Il s’agit bien entendu des partis politiques. Or, il est clairement établi que la scène partisane nationale est actuellement totalement submergée par un contexte qui semble la mettre en marge de l’histoire contemporaine du pays. Et pour cause, on ne voit aucune formation politique développer un discours cohérent susceptible d’apporter un éclairage sérieux à l’opinion publique nationale.
Les partis islamistes font le pressing pour colorer la constitution de religiosité et espèrent, ainsi, conserver un ascendant sur les Algériens au nom de la religion, dont ils comptent détenir le monopole. Les leaders de cette mouvance ne cachent pas leur aversion de toute approche rationnelle et pragmatique de la loi fondamentale du pays et préconisent des instances quasi-cléricales, histoire de mieux contrôler les Algériens et les laisser dans le giron d’une théocratie qu’ils entendent édifier à l’occasion de la prochaine révision constitutionnelle. N’ont-ils pas exigé la présence d’un théologien dans le comité d’experts chargé de proposer la mouture constitutionnelle ? La réponse est «oui» et le stratagème en devient limpide comme l’eau de roche.
Les autres partis qui font une fixation sur le « poids de l’Etat » dans la gestion des affaires de la cité, multiplient les déclarations affirmant que le brouillon de la nouvelle Constitution consacre la prédominance de l’exécutif sur le législatif et préconisent, pour ce qui les concerne, un Etat diffus, sans aucune prise sur la société. Or, à voir leur propre poids dans cette même société, la conséquence de leurs discours sera d’atteindre un état de délabrement institutionnel sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante.
Si l’on résume les sorties des uns et des autres, on est amené à conclure une sorte d’incompétence des islamistes et des autres à concevoir une nation moderne, forte, démocratique qui repose sur le principe de l’Etat de Droit.
Par Nabil.G