La tempête n’est pas du tout passée, bien au contraire, les vents du Covid-19 soufflent très fort sur l’Afrique et l’Algérie est tenue à faire montre d’une exemplarité en terme de respect des consignes pour s’assurer une courbe la moins meurtrière possible.
Les professionnels de la santé publique sonnent l’alerte quelques jours après la levée partielle des conditions de confinement. La reprise de la courbe épidémique, même si elle paraît jusqu’à l’instant assez modérée, n’en révèle pas moins des signaux probants de relâchement de la part des citoyens. Les médecins mettent, en effet, en garde contre toute baisse de vigilance dans la prévention contre le nouveau Covid-19. Ils en appellent au respect des gestes barrières, essentiel, selon eux, pour freiner la progression de la pandémie en Algérie. Le discours du corps médical tient à attirer l’attention des Algériens que le fait que l’allègement du dispositif de lutte contre le coronavirus ne doit pas être pris pour une victoire contre la maladie. Le fait que celle-ci soit encore sous contrôle avec un nombre de décès et de personnes sous respirateurs très largement en dessous des capacités d’absorption du système nationale de santé, ne doit pas être pris pour un début un quitus à un comportement «normal». En ces temps qui courent, la normalité doit être dans le respect des consignes établies par le Conseil scientifique chargé de suivre l’évolution de la pandémie.
«Certes, nous avons dépassé la période cruciale du tout début de la pandémie durant laquelle les médecins éprouvaient les pires difficultés à faire face au flux sans cesse grandissant des malades, mais il faut se rendre à l’évidence que le virus est là, aux aguets, prêt à passer à l’action pour peu que les conditions de son œuvre ravageuse soient propices», affirme un professeur qui a été au plus près des malades du Covid-19.
Cette déclaration qui renseigne sur l’impératif d’une prise de conscience populaire quant au danger que représente toujours la pandémie, vient conforter les propos d’un autre professionnel de la Santé. Celui-ci estime : «Il est clair que la levée du confinement a quelque peu libéré certains citoyens qui, dans l’euphorie qui en a résulté, se sont laissés aller, transgressant les règles de prévention les plus élémentaires car estimant, à tort, que la tempête est passée».
En fait, parole de spécialiste, la tempête n’est pas du tout passée, bien au contraire, les vents du Covid-19 soufflent très fort sur l’Afrique et l’Algérie est tenue à faire montre d’une exemplarité en terme de respect des consignes pour s’assurer une courbe la moins meurtrière possible. Cette posture est nécessaire pour sauver des milliers de vie, tant qu’un vaccin n’a pas été développé contre le coronavirus.
En attendant, et compte tenu des impératifs économiques et sociaux, la cohabitation avec le virus est la seule alternative. Ceci rend problématique la vie quotidienne. Et pour cause, comme le souligne un autre médecin, «il est légitime que les gens vaquent à leur occupations le plus normalement du monde, mais il est tout aussi nécessaire que la levée du confinement sanitaire imposé se fasse dans le strict respect des règles les plus élémentaires édictées par les autorités sanitaires en matière de prévention de la pandémie». En un mot comme en mille, les professionnels de la santé appellent à la vigilance et les citoyens se doivent de les écouter. Mais il apparaît difficile de s’acclimater avec une vie qu’on n’imaginait pas du tout. Résultats, les contaminations progressent et le risque de voir le système de santé débordé et les sacrifices faits par les Algériens, réduits à leur plus simple expression est très probable. Alors vigilance !
Anissa Mesdouf
Anissa Mesdouf