Depuis quelques temps, le site officiel de la Wilaya d’Oran fait état de nombreuses entrevues accordées par le Chef de l’exécutif à diverses associations, comités de quartiers, clubs sportifs communaux, ou personnalités connues de la scène locale inscrites au registre des «notables». Une démarche visant, expliquent certains, à renforcer la concertation et l’implication citoyenne dans les affaires de la collectivité. Il est vrai que l’on ne peut qu’applaudir cette approche de la démocratie participative ainsi initiée par le premier responsable local, visiblement engagé à répondre à une «obligation de résultats» sans concessions et sans langue de bois. Mais il se trouve, indiquent des observateurs avisés, que le terrain social oranais reste encore lui-même porteur de carences, de paradoxes et de pièges difficiles à éviter, surtout en cette difficile conjoncture politique que traverse le pays. Il est, en effet, judicieux pour un responsable local d’écouter et de prendre note, des doléances et préoccupations de certaines associations connues et bien actives dans leurs différents secteurs d’activités, tels la prévention des accidents de la circulation, la situation des handicapés non-voyants, la préservation des espaces verts, la lutte contre la clochardisation urbaine dans les quartiers, voire même la promotion du jeu de pétanque jadis très prisé à Oran. Mais selon nos «mauvaises langues» attitrées, le calendrier des audiences du Wali demeure encombré par des visites de certains acteurs sans grande influence réelle sur le véritable terrain des luttes sociales pour l’amélioration des conditions de vie et la réponse aux attentes et aux préoccupations des citoyens oranais. Sans vouloir nier ou remettre en cause le rôle et l’utilité politique de cette association dénommée « Association inter générationnelle des enfants de la famille révolutionnaire», beaucoup se demandent s’il s’agit bien des petits-enfants de chouhadas et de moudjahidines, qui se préparent, à leur tour, à occuper un espace politique, social et médiatique pour «défendre l’identité, les valeurs et les intérêts de la Nation» déclarés menacés. Pourquoi pas. Mais en quoi leur militantisme, aussi sincère et désintéressé soit-il, peut aider la ville d’Oran et ses habitants à sortir du déficit et des carences qui pénalisent encore ses équilibres urbains et son développement ? La démocratie participative, pour être crédible, ne peut en réalité s’encombrer de faux-semblants et de clichés servant de décor à une «vitrine» occupée par les mêmes acteurs en quête de «notabilité» ou de statut social sans fondement. A Oran, peut-être bien plus qu’ailleurs, l’opinion connait bien les composantes humaines de certaines sphères associatives, para-politique, professionnelles, syndicales ou sportives qui n’activent au final que pour la conquête d’avantages, de privilèges et de gain rapide illicite…
Par S.Benali