vendredi , 24 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Une semaine après sa diffusion </span>:<br><span style='color:red;'>La Constitution « réveille » la classe politique </span>

Une semaine après sa diffusion :
La Constitution « réveille » la classe politique 

Au stade actuel du chantier constitutionnel, rien n’est encore définitif. Les conciliabules devront débuter, sous peu et il n’est pas interdit d’espérer, au final, une convergence de vue entre les différents acteurs de la scène politique nationale.

A la faveur d’une stabilisation de la situation épidémique dans le pays, la politique a repris ses droits dans l’actualité nationale. Les partis politiques et personnalités nationales, jusque là «confinés» et très silencieux sur les questions sanitaires, ont retrouvé un certain dynamisme après la diffusion de l’avant-projet de révision de la Constitution. Une semaine après la distribution des 700 exemplaires imprimés, tout ce qui compte comme formation politique s’est déjà exprimé, en attendant des positions officielles, annoncées globalement pour le courant de la semaine prochaine. On aura deviné que la mouture produite par le comité d’experts missionné par le président de la République pour proposer un avant-projet de texte, n’a pas « révolutionné » la scène nationale. L’on a constaté les «pour» à l’image du FLN, du RND et de quelques organisations nationales, le camp du « oui, mais… », représenté par le parti Jil Jadid, ANR et EL Islah, ceux qui se veulent plus critiques, qui recrute dans la mouvance islamiste, comme le FJD de Adbellah Djaballah et le MSP de Abderrezak Makri, et il y a enfin les irréductibles FFS, RCD, PT et PST, réunis sous l’étendard du Pacte pour l’alternance démocratique (PAD) qui rejettent dans le fond et dans le détail les propositions du comité d’experts.
Toutes ces tendances idéologiques ne semblent pas trouver, pour l’instant, le moindre point de convergence, consacrant ainsi les tares d’une scène partisane, visiblement incapable de se mettre d’accord sur un SMIG démocratique. Il reste, cependant que l’on soit présentement aux premiers balbutiements d’un dialogue où chaque camp marque son territoire. Cela étant dit, il convient de souligner que malgré une désagréable impression que les partis politiques n’ont rien appris des 13 mois de mouvement populaire non stop, l’espoir demeure, en ce sens que chaque famille politique, se projette dans les nouvelles institutions élues de la République. Il va sans dire, en effet, que les cartes seront bel et bien distribuées, quelque soit l’issue du dialogue ou des concertations qui connaitront leur vitesse de croisière après la sortie de la crise sanitaire. Aussi, la majorité de la scène partisane renouera d’une manière ou d’une autre avec la pratique politique, au sens traditionnel du terme. Même si certains se lancent dans une critique acerbe de la Constitution, il n’en demeure pas moins que celle-ci consacre pas mal d’avancées démocratiques. Ce seront autant d’outils entre les mains des partis, notamment de l’opposition pour s’affirmer sur une scène politique rénovée. Cela étant, il n’est pas dit que l’avenir soit rose pour les uns et les autres, puisque la sanction populaire pourrait, encore une fois, chambouler certains calculs et remettre quelques compteurs à zéro. Sachant que l’adoption de la nouvelle Constitution devra se faire nécessairement par voie référendaire, toute la classe politique, pouvoir et opposition a intérêt à ce que le rendez-vous des urnes soit un succès d’un côté comme de l’autre.
Au stade actuel du chantier constitutionnel, rien n’est encore définitif. Les conciliabules devront débuter, sous peu et il n’est pas interdit d’espérer, au final, une convergence de vue entre les différents acteurs de la scène politique nationale. C’est dire qu’en plein crise sanitaire, l’intrusion de l’élément politique est quelque part un signe de bonne santé…
Anissa Mesdouf