mardi , 28 mars 2023

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La corruption, arme de destruction massive

La corruption en Algérie refait parler d’elle à l’occasion d’une série de procès en appel d’anciens dirigeants politiques et des patrons d’entreprises, il n’y a pas si longtemps, un peu trop proches du pouvoir. La sanction n’a pas tardé. Elle fut d’abord spontanément populaire. Elle est depuis quelques semaines, spécifiquement judiciaire. Ainsi la double peine qui est venue confirmer que l’on ne peut durablement tromper tout un peuple, apporte une sorte de conviction, à savoir qu’en politique, comme en affaire, il n’y a pas d’actes sans conséquences.
Il faut souligner, à ce propos que les révélations tonitruantes sur des chiffres à plusieurs zéros qui donnent le tournis, ont très largement permis à l’opinion nationale de prendre la mesure du phénomène, et par là même, tirer la sonnette d’alarme et mettre le pays à l’abri de groupes mafieux qui ont représenté une réelle menace contre la Nation.
Les déclarations de certains acteurs, même si elles ne sont pas des précédents en la matière, ont attiré l’attention de la société sur la dangerosité du phénomène et la presse pour en finir avec une passivité qui a tendance à devenir coupable au fur et à mesure que les voyous en cols blancs se sont imposés à un moment comme une sorte de modèle à suivre.
Il est clair que l’Etat avec, toutes ses Institutions, ainsi que la société, ont été coupables de graves négligences. On ne pouvait pas laisser les choses s’empirer de la sorte dans un pays qui a vu plus d’un million et demi de martyrs donner leur vie. Cela, tout le monde en Algérie en a conscience, mais pendant assez longtemps, personne n’a osé dire les choses franchement telles qu’elles se présentaient. Il aura fallu que le peuple prenne ses responsabilités.
Mais, il faut bien le dire, cela ne suffit pas. La lutte contre la corruption doit être l’affaire de tous. Il faut absolument que la société et les structures de l’Etat fassent ce qu’il faut pour isoler la vermine qui ronge le corps social de l’Algérie. Les corrompus et les corrupteurs sont partout, dans tous les secteurs, mais ne sont pas majoritaires. Que l’on se dise, une bonne fois pour toutes, qu’ils ont tenté de détruire l’Algérie. Notre devoir de patriote est de leur barrer la route. Nous sommes d’autant plus obligés d’agir vite, que le néocolonialisme qui nourrit et se nourrit de la corruption attend le bon moment pour intervenir.
Par Nabil G