L’Algérie met en avant son plan de sortie de crise, spécifiquement appuyé sur un dialogue inclusif entre libyens, sans l’intervention de quelque puissance que ce soit.
Le président du Gouvernement d’entente nationale de l’Etat libyen, Fayez Al-Sarraj est arrivé, hier, à Alger dans le cadre d’une courte visite. Ce déplacement intervient alors que l’offensive lancé par les troupes du GNA ont récupéré d’importantes villes détenues jusque là par l’armée du maréchal Haftar. Un avantage stratégique qui permet à Tripoli, militairement soutenue par la Turquie, faut-il le souligner, d’entrevoir une démarche politique, pourquoi pas sous les hospices de l’Algérie. Il convient de rappeler à ce propos les propos du président de la République qui a affirmé à plusieurs reprises que l’Algérie était à équidistance des toutes les parties en conflit en Libye. Aussi, la démarche de Fayez Al-Sarraj qui intervient quelques jours après la visite du maréchal Haftar au Caire, entre-elle dans le cadre d’un projet de trouver une issue recevable à la crise qui secoue la Libye depuis l’assassinat du défunt président libyen, Moamar El Kaddafi.
Pour la présidence de la République, cette visite s’inscrit dans le cadre «des efforts intenses consentis par l’Algérie visant la reprise du dialogue entre les frères libyens», rapporte un communiqué du Palais d’El Mouradia. Lequel communiqué souligne la volonté de l’Algérie de «trouver une solution politique à la crise libyenne, une solution basée sur le respect de la volonté du peuple frère et la garantie de son intégrité territoriale et de sa souveraineté nationale loin de toute intervention militaire étrangère», rapporte la même source.
Il convient de souligner que le dossier libyen, qui suscite beaucoup de convoitises en Occident et en Orient, a pris une tournure dangereuse avec l’implication directe de certaines puissances régionales. Il se trouve, cependant, qu’entre les uns et les autres, la diplomatie algérienne a marqué de son empreinte un retour à une approche plus politique, notamment lors du Sommet de Berlin qui a connu un prolongement à Alger.
L’Algérie qui, par la voix de son président a clairement souligné qu’il n’y aura pas une solution en Libye sans l’Algérie, met en avant son plan de sortie de crise, spécifiquement appuyé sur un dialogue inclusif entre libyens, sans l’intervention de quelque puissance que ce soit. Pour parvenir à cette conviction, l’Algérie a réussi à convaincre beaucoup de capitales, dont Berlin, Moscou et Ankara.
Les derniers développements sur la scène libyenne et l’intérêt que portent les acteurs à la solution algérienne, remettent sur le tapis le langage diplomatique. En ce sens, la visite de Fayez Al-Sarraj est un acte qui va dans le bon sens…
Yahia Bourit
Yahia Bourit