Les partenaires sociaux constituent un élément capital dans la prise de décisions dans le secteur de l’éducation nationale. Cette méthode de coopération qui a montré son efficacité par le passé, s’est renforcée davantage durant la pandémie du coronavirus, une période ayant imposé plusieurs décisions concernant l’avenir des élèves.
Depuis sa prise de fonction, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout, a toujours préféré coopérer avec les différents partenaires sociaux, consultés à moult occasions dans la prise de décisions consensuelles et non-unilatérales concernant le secteur.
Cette façon de faire est réitérée lundi dernier lors d’une séance plénière consacrée au débat du projet de loi de règlement budgétaire du secteur de l’Education nationale pour l’exercice 2017.
Le ministre de l’Education nationale, Mohamed Ouadjaout a affirmé que la décision d’organiser le Brevet d’enseignement moyen (BEM) du lundi 7 au mercredi 9 septembre 2020 avait été prise «consensuellement» avec les partenaires sociaux qui avaient appelé à son report, en raison de la propagation de la pandémie, en réponse aux préoccupations des membres de la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN).
M. Ouadjaout a rappelé, à cette occasion, que les partenaires sociaux sont consultés dans la quasi-totalité des décisions prises par son département.
« 99,99% des décisions relatives à son secteur prises au niveau de Conseil des ministres, dans le cadre de la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus sont basées sur les propositions des partenaires sociaux qui ont été toutes satisfaites dont le report du BEM », rappelle-t-il.
Assurant qu’il y’a eu une écoute des doléances des partenaires sociaux à commencer par les parents d’élèves et un large consensus décisionnel, le ministre s’est engagé à transmettre leurs préoccupations aux hautes autorités du pays.
Rappelant les promesses du chef de l’État pour un bon déroulement des préparatifs de la fin de l’année scolaire à travers des décisions qui seront dans l’intérêt des élèves et des parents, le ministre a insisté sur « le fait que le BEM était un diplôme et non une formation, c’est pourquoi l’élève qui a franchi les deux cycles primaire et moyen ouvre droit à ce diplôme, rappelant que les élèves non scolarisés poursuivant leurs études à distance, en ont besoin afin d’accéder au monde de la formation professionnelle d’où la nécessité de leur donner cette chance ».
Le ministre n’a pas omis d’évoquer le taux de réussite à travers la comptabilisation des moyennes du 1er et du 2ème trimestre, annonçant « un taux élevé de réussite ».
« Selon les statistiques basées sur les résultats des premier et deuxième trimestres, nous atteindrons un taux élevé de réussite ; l’examen constitue une opportunité pour les élèves qui n’ont pas obtenu la moyenne de 9/20, de passer à la première année secondaire, en calculant les deux moyennes de l’évaluation continue et de l’examen de passage », a-t-il précisé encore.
M. Ouadjaout a affirmé que le maintien de l’examen a été décidé sur une base pédagogique, une mesure à même d’empêcher de gonfler les notes de l’évaluation continue des élèves, affirmant que « la plupart des partenaires sociaux ont accueilli favorablement la décision de la tenue du BEM ».
Dans ce cadre, le ministre a affirmé que la décision de maintenir l’examen du BEM prise lors du conseil des ministres a pu dissiper les craintes des élèves et de leurs parents, qui sont plus rassurés du sort de l’année scolaire.
Par contre, cela n’a pas été le cas pour les syndicats, fédérations nationales et associations de parents d’élèves qui avaient déploré le maintien de l’examen, avançant l’argument du stress qui accompagnera les élèves tout au long des vacances d’été dans l’attente de la date de l’examen.
Les syndicats consultés dans l’actualisation des méthodes et programmes d’enseignement
Dans un autre sillage, le ministre a affirmé que les syndicats du secteur seront appelés à prendre part au projet d’actualisation des méthodes et programmes d’enseignement, annonçant qu’un document leur sera adressé pour l’enrichir.
« Les syndicats recevront prochainement pour enrichissement un document de projet concernant l’actualisation des méthodes, programmes et contenus des manuels scolaires », soulignant que « la réussite de ce projet est la responsabilité de tous et je n’ai rien à dire ni à cacher à ce sujet ».
M. Ouadjaout a ainsi expliqué comment se fera l’actualisation des méthodes, contenus des manuels et programmes scolaires.
Rappelant son engagement dès la prise de ses fonctions à ouvrir des ateliers consacrés à ce dossier avec la contribution de l’ensemble des acteurs tant au niveau local que national, il a précisé que ce projet se veut un projet de très grande importance.
Et d’ajouter : « Le ministère a franchi de grands pas en faveur de cet objectif», reconnaissant, par ailleurs, concernant l’évaluation des directeurs de l’éducation des wilayas du pays, qu’il y a des problèmes au niveau des directions de l’éducation, -sans pointer du doigt aucun d’eux-.
M. Ouadjaout a annoncé une évaluation pour chaque directeur et directrice au double plan matériel et humain. « Si nous prenons une quelconque décision, cette dernière sera fondée, loin de tout favoritisme et dans la transparence », a-t-il dit.
Il a promis une transparence dans le fonctionnement des établissements éducatifs à travers une application interactive entre les parents d’élèves, les enseignants et l’établissement, ainsi que d’ouvrir la voie en matière de télé-enseignement via les moyens modernes, lesquels seront à la portée de la majorité (émissions télévisées, cours sur la plateforme numérique et la chaîne El Maarifa TV 7, séances d’accompagnement psychologique et pédagogique de l’élève).
Par ailleurs, il a annoncé l’examen du dossier des enseignants contractuels et des remplaçants pour parvenir à une solution consensuelle, affirmant que ce dossier sera examiné par une commission spécialisée se fera à l’issue de la consultation de son rapport pour évaluer la situation et trouver des solutions.
Indiquant que les postes vacants ne sont pas un acquis systématique, car destinés en premier lieu aux diplômés des écoles normales supérieures (ENS), le ministre rappelle que les priorités du ministère étaient l’amélioration de cette situation sur tous les plans par l’élaboration d’un fichier détaillé de tout établissement éducatif au niveau national pour s’enquérir à temps de l’ensemble des lacunes et des besoins et partant, améliorer la situation de chaque établissement. Il a mis en avant un projet de construction typique de l’établissement d’enseignement primaire» à travers l’introduction de moyens fonctionnels relatifs à l’établissement comme l’informatique.
Annonçant sans détails une démarche visant à introduire l’enseignement de l’Anglais au cycle primaire, il s’est dit soucieux d’introduire l’enseignement de l’informatique et des NTIC dans les programmes de formation relatifs aux écoles supérieures des enseignants, optant pour la nécessité de revoir la formation des enseignants au niveau des trois paliers.
Par ailleurs, le ministre a annoncé la tenue de cours du troisième trimestre de l’année 2019-2020 en début de l’année prochaine dans le but de rattraper les leçons ratées, précisant que les cours déjà présentés ne constituent qu’un appui et un soutien psychologiques.
Plaidant pour les solutions consensuelles pour les problèmes du secteur, une vision prospective et une bonne gouvernance avec l’association de toutes les compétences, le ministre a présenté enfin les chiffres du budget de son secteur au titre du règlement budgétaire 2017.
Il a affirmé que les affectations initiales dans le budget de fonctionnement étaient estimées à 746,261 mds de DA soit 18,08% du budget de fonctionnement de l’Etat.
Samir Hamiche
Samir Hamiche