Les Algériennes, à l’instar de toutes les femmes de la planète, célèbrent aujourd’hui le 8 mars, dans une conjoncture, il faut bien le reconnaître, assez particulière où le mouvement populaire a ouvert le jeu politique. L’on a vu une réelle déferlante humaine, le 8 mars 2019. Dans l’euphorie du Hirak, la journée des droits des femmes a été fêtée comme jamais en Algérie. Une liesse populaire sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante. On s’est forcé à croire qu’en ce jour, la femme algérienne avait passé un cap, que la société commençait à la comprendre. Mais il était évident que ce n’était cela. Et pour cause, toutes les femmes et les féministes savent que le combat pour l’égalité est encore loin d’être fini et le chemin pour y parvenir semé d’embûches. Mais dans ce mouvement populaire, la femme a tout de même trouvé un espace d’expression comme citoyenne. La société ne lui a pas refusé le droit de manifester et ne l’a pas instrumentalisé d’une manière ou d’une autre.
Il faut dire cependant que le Hirak n’est ni l’accomplissement, ni le début de quelque chose. La femme algérienne n’a pas attendu le 8 mars 2019 pour tracer son chemin. Elle a réussi à s’imposer dans plusieurs secteurs d’activité.
L’histoire retiendra que son combat a certes été silencieux et quasi-solitaire, dans une société qui n’admettait pas facilement de céder des espaces publics à la gente féminine.
Celle-ci a arraché tous ses acquis de haute lutte. Ce n’était certainement pas un hasard qu’on retrouve les femmes à l’université et dans certains métiers comme un élément moteur, voire essentiel dans le fonctionnement de certaines institutions. On ne le dira pas ouvertement, mais si la sphère politique s’exprime sur le sujet, c’est qu’il y a forcément une sérieuse percée de l’Algérienne dans la société. Et pas seulement dans l’espace public, mais aussi dans la société savante.
Les amendements constitutionnels qui ont donné un rôle politique à la femme n’étaient évidemment pas des cadeaux, mais répondaient au souci de rétablir les choses et forcer la société à voir la réalité en face. Nous avons aujourd’hui des centaines de femmes députés et autres élues dans les Assemblées. Ce n’est certainement pas une fin en soi, mais c’est un signal qu’il va falloir transformer en avancées concrètes.
Mais à l’heure actuelle, il est aisé de constater la présence de femme sur la scène. Il y a également la détermination du Président Tebboune de renforcer le rôle de la femme dans les structures de l’Etat. Mais ce qui manque, ce sont les vrais démocrates modernistes. Il faut encore les chercher longtemps encore.
Par Nabil.G