L’Algérie a vécu dans le courant de la semaine, une séquence révélatrice d’une volonté de se donner les moyens humain et politique de redresser véritablement la situation. Les responsables administratifs et politiques se sont dit les choses, les yeux dans les yeux. Ce sont-là les signes d’une prise de conscience qui était nécessaire pour une reprise en main de l’Etat au seul bénéfice des Algériens.
Cet élan, que les citoyens espèrent pérenne, consolide une autre réalité de ces derniers jours, à savoir le poids que prend désormais l’Algérie sur la scène régionale. Après les trois «Révolutions» qui ont considérablement affaibli les pays d’Afrique du nord, l’Algérie confirme tout simplement son leadership dans la région, après une période de retrait obligatoire. Ce n’est pas forcément une bonne idée, puisque les pressions se feront de plus en plus insistantes par les Etats-Unis d’Amérique et autres puissances pour amener l’Algérie à épouser des visions stratégiques pour l’Afrique du nord qui ne seraient forcément pas les siennes. On a d’ailleurs pu constater les allusions à peine voilées de certains officiels étrangers quant au rôle de l’Algérie en Afrique.
Les visites de personnalités étrangères de ces dernières semaines, seront suivies par une multitude d’autres séjours diplomatiques que feront des «puissances-valets» de la «grande» Amérique. Nous verrons débarquer chez-nous beaucoup de ministres des Affaires étrangères, tous porteurs à peu de choses près du même message, celui des Occidentaux, bien entendu. Il faut dire que pour toute nation émergeante, pareille perspective n’est pas très réjouissante, sachant que les Américains et leurs «valets» hésitent rarement à passer à la vitesse supérieure en cas d’hésitation de la part de leurs anciens ou nouveaux alliés. Des exemples d’Amériques Latine, du Proche-Orient et même d’Afrique, nous montrent la nécessité de savoir manœuvrer pour ne pas tomber de haut. «L’amitié» de l’Occident, et de l’Orient aussi, ne garantit pas le paradis sur terre.
Mais cela n’empêche pas que ce genre de situation a aussi ses avantages. Bien des pays, aujourd’hui développés, ont eu à collaborer étroitement avec les USA. Ils ont réussi à tirer leur épingle du jeu. C’est précisément ce que devra faire l’Algérie à travers ses diplomates qui auront la lourde tâche de manier avec adresse l’arme diplomatique pour en faire une opportunité de développement économique et technologique pour la société toute entière. Cela ne sera effectivement possible que si de l’intérieur, l’Algérie parvient à se réformer pour un maximum d’efficacité.
C’est dire que tous les futurs sont envisageables pour l’Algérie. Ce ne seront pas les Américains qui vont décider pour nous, mais nous-mêmes. C’est la valeur de nos responsables qui feront de l’Algérie ce qu’elle sera dans le futur.
Par Nabil.G