La journée mondiale de la diversité biologique (biodiversité), célébrée le 22 mai 2020, aura cette année «nos solutions sont dans la nature» comme slogan, a indiqué jeudi un communiqué de la direction générale des forêts (DGF) L’appauvrissement continu de la diversité biologique dans le monde, est une préoccupation qui a poussé l’Assemblée Générale des Nations Unies à proclamer, le 22 mai, date de l’adoption du texte de la Convention sur la diversité biologique Journée internationale de la biodiversité, a rappelé la DGF.
Le thème choisi pour cette année véhicule un slogan en parfaite harmonie avec le contexte global intitulé «Nos solutions sont dans la Nature», ce dernier met l’accent sur l’espoir, la solidarité et la nécessité de travailler ensemble à tous les niveaux pour construire un avenir et une vie en harmonie avec la nature, explique la même source. Malgré nos avancées technologiques, nous dépendons entièrement d’écosystèmes sains et dynamiques pour notre eau, notre nourriture, nos médicaments, nos vêtements, notre carburant ou notre énergie, estime la DGF, soulignant que la communauté internationale est appelée «à réexaminer notre relation avec le monde naturel».
Il sera primordial d’accorder plus d’attention au vivant, la journée Internationale sur la diversité biologique souligne à quel point nous sommes interdépendants et que la réponse à tous nos défis se trouve dans la nature, souligne le communiqué, ajoutant que «plus que jamais, la biodiversité demeure la base d’un avenir commun et durable». Plus de 80 % de l’alimentation des êtres humains est assurée par les plantes, et près de 80 % des habitants des zones rurales des pays en développement ont recours à la médecine traditionnelle à base de plantes. Néanmoins, la nature décline actuellement à un rythme sans précédent, avec un taux d’extinction des espèces très fort, provoquant dès à présent de graves effets sur les populations du monde entier. La Nature est en crise en raison de la perte en biodiversité et en habitats naturels, le tout exacerbé par le réchauffement climatique et une pollution des plus pesantes.
Environ 60 % de toutes les maladies infectieuses chez l’homme sont des zoonoses, nous parvenant par l’intermédiaire des animaux. Parmi elles, le virus Ebola, la grippe aviaire, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS), le syndrome respiratoire aigu soudain (SRAS), la maladie virale de Zika et, maintenant, le coronavirus. Bien que l’origine de l’épidémie et sa voie de transmission restent encore à approfondir, il est important de savoir que l’émergence des zoonoses est souvent liée aux changements et au bouleversement de l’environnement.
Pour faire face à la pandémie du coronavirus (COVID-19) et se protéger contre de futures menaces mondiales, la préservation de la biodiversité, notamment la faune sauvage est une question cruciale. Nous devons £uvrer pour une intendance mondiale solide de la nature et de la biodiversité, et un engagement clair pour faciliter la transition vers des économies neutres en carbone. L’avenir de l’humanité dépend des mesures prises dès maintenant pour le développement d’activités durables.
La DGF poursuit ses stratégies de préservation de la biodiversité
L’année 2020 est «cruciale» pour la biodiversité et la communauté scientifique n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme au sujet de son rythme d’appauvrissement tout en insistant aussi sur la problématique du climat, note la même source. A ce titre, la Plateforme Intergouvernementale Scientifique et Politique pour la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES), a publié un rapport alarmant en 2019, affirmant que l’ampleur de la destruction de la nature n’a jamais atteint ce stade, avec près d’un million d’espèces animales et végétales qui risqueraient de disparaître à brève échéance.
Le changement climatique constitue l’une des principales menaces qui pèsent sur la biodiversité, selon la DGF. Il bouleverse les écosystèmes naturels et les aires de répartition des espèces, aggrave le phénomène de désertification, impactant, ainsi, les populations humaines et les activités économiques (agriculture, pêche, tourisme ). Les solutions basées sur la nature représentent des alternatives écologiquement et économiquement viables et durables et la DGF a longtemps appuyé ce principe, à travers les différentes stratégies adoptées en matière de préservation de la biodiversité, en assurant une gestion écosystémique des espaces forestiers, des zones arides, des aires protégées et des zones humides. En effet, des efforts continuels sont menés, notamment dans la création de nouvelles aires protégées, à l’exemple du Parc National de Babor-Tababort et la Réserve Naturelle de Cap Lindles, classés en 2019. Des stratégies de conservation par espèce ont été, également, menées pour l’amélioration des connaissances sur les espèces rares en voie de disparition, à l’instar de la mégafaune sahélo saharienne (antilopes et gazelles ) et du Guépard du Sahara.
Concernent cette espèce hautement emblématique du Sahara, l’observation, par les scientifiques, d’une présence avérée mais sporadique, a incité la Direction Générale des Forêts à élaborer la Stratégie Nationale et le Plan d’Action pour la préservation de l’espèce en collaboration avec le Range wide Conservation Program for Cheetah and Wild Dog «RWCP». Dans ce sillage, deux ateliers ont eu lieu, le premier en 2015 pour l’élaboration du plan d’action, et le second en 2017 pour sa validation. Grâce à ces efforts, des résultats encourageants ont été rapportés, et l’année 2020 a été marquée par l’observation, une seconde fois, de ce rarissime félin dans son milieu naturel.
Ce constat très encouragent conforte la Direction Générale des Forêts dans la démarche adoptée en poursuivant sa politique visant la consolidation des stratégies de conservation des espèces menacées de disparition. Aussi, l’amélioration des connaissances sur la biodiversité reste un des objectifs majeurs qu’entreprend de réaliser la Direction Générale des Forêts, à travers notamment la mise en place de réseaux thématiques fonctionnant de façon permanente, consacrés tant au suivi qu’a la veille écologique. Dans cette optique, la DGF compte, à son actif, quatre réseaux fonctionnels dont : le réseau sanitaire de la faune sauvage, celui concernant la santé des forêts, un troisième dédié au suivi de la dynamique des oiseaux (RNOOA) et un quatrième traitant des aspects liés à la flore et la gestion des écosystèmes. Ces réseaux, interconnectés et interdépendants, agissant tous en synergie sont quasi salutaires pour assurer et renforcer la veille écologique surtout dans le contexte environnemental actuel fortement exacerbé.