Cette visite pourrait constituer un nouvel élan pour les relations entre les deux pays. Il n’est pas encore question de réunion du Conseil d’affaires ou de protocole d’accord, mais il est clair que le président tunisien, dont le pays tombe doucement, mais sûrement, dans les griffes du FMI, mise beaucoup sur un réel dynamisme entre son pays et l’Algérie qui lui offre un marché de plus de 40 millions d’habitants.
Le Président Tunisien, Kaïs Saied, est arrivé hier, à Alger, dans le cadre d’une visite d’Etat, à l’invitation du Président Tebboune, qui l’a accueilli à sa décente d’avion à l’aéroport Houari Boumediene. Cette première visite qui, pense-t-on, à Alger et Tunis, en appellera beaucoup d’autres, a permis aux deux chefs d’Etat, nouvellement élus dans leurs pays respectifs, d’engager une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays. Tous deux confrontés à la même crise régionale qu’alimente le conflit libyen, Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saied, ont également beaucoup à faire à l’interne et en ce sens, un partenariat gagnant-gagnant est la meilleure chose qui puisse arriver entre Alger et Tunis, d’autant qu’au niveau populaire, il existe une forte attente de voir une réelle complémentarité économique et sociale. Les deux peuples s’apprécient et de mémoire de politique, l’on n’a jamais vu le moindre petit problème d’aucun ordre venir pourrir la relation entre les deux pays.
Cela s’est d’ailleurs confirmé lors de l’entretien en tête-à-tête entre les deux Présidents. La question libyenne a bien été au centre des discussions, mais les possibilités de développer la coopération économique étaient également abondamment abordées. Preuve qu’il reste beaucoup de marge de progression dans ce domaine. L’on retiendra dans ce chapitre, une nette évolution des relations, selon des rapports produits par des institutions algériennes et tunisiennes. Parmi les points positifs, la hausse des échanges commerciaux et d’investissements, est à signaler. Cependant, tout le monde s’accorde sur le fait que cela reste très en deçà de l’excellence des relations politiques.
La visite d’Etat qu’effectue le président tunisien Kaïs Saïed en Algérie, constitue justement une excellente opportunité pour hisser les niveaux des échanges au rang de l’excellence. En attendant, la coopération algéro-tunisienne repose sur un socle assez solide, conforté par un accord signé en décembre 2008 et l’adhésion de l’Algérie à la Grande zone arabe de libre échange en janvier 2009. Ces deux textes ont fait bondir les échanges commerciaux entre les deux pays, ont enregistré une augmentation substantielle.
Selon les statistiques des Douanes algériennes portant sur le commerce extérieur durant les 11 premiers mois de l’année 2019, l’Algérie a exporté vers la Tunisie un peu plus d’un milliard de dollars, un chiffre en progression de 13% par rapport à la même période en 2018. Les exportations algériennes vers la Tunisie sont constituées essentiellement des hydrocarbures et dérivés. Quant aux importations provenant de ce pays voisin, elles ont avoisiné les 400 millions de dollars (en hausse de 3,7% par rapport à 2018), comprennent, entre autres, des produits de l’agroalimentaire, des équipements industriels, du textile et de l’habillement.
Cependant, les exportations algériennes vers la Tunisie ont atteint à peine 3% des exportations globales de l’Algérie durant les 11 premiers mois de 2019 (32,62 milliards de dollars), tandis que ses importations à partir de ce pays, représentaient 1% de ses importations globales durant la même période (38,37 milliards de dollars).
Ces chiffres montrent clairement la faiblesse de l’intégration entre les deux pays, mais confirment, par la même, la marge de progression. En effet, entre l’Algérie et la Tunisie, il semble qu’il y a tellement de choses à faire, que l’on se demande pourquoi les choses n’ont pas évolué dans le bon sens. Cette visite pourrait constituer un nouvel élan pour les relations entre les deux pays.
Il n’est pas encore question de réunion du Conseil d’affaires ou de protocole d’accord, mais il est clair que le président tunisien, dont le pays tombe doucement, mais sûrement, dans les griffes du FMI, mise beaucoup sur un réel dynamisme entre son pays et l’Algérie qui lui offre un marché de plus de 40 millions d’habitants.
Yahia Bourit