Sans présager de la teneur des discussions qu’a eu hier, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, avec le président de la République, il est clair que le dossier libyen a été abondamment abordé par les deux hommes.
Le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, est arrivé hier à Alger, dans le cadre d’une visite de travail. Ce déplacement intervient au lendemain d’une fructueuse visite du président truc Recep Tayyep Erdogan, où les bases d’un partenariat très intéressant, a été discuté entre Alger et Ankara. Il va de soi que les deux visites ont en commun la coopération avec l’Algérie, mais la dimension diplomatique et notamment la crise en Libye, a motivé les visites du président turc et du ministre émirati des Affaires étrangères. Il faut savoir, à ce propos, que la Turquie et les Emirats arabes unis ont chacun un pied en Libye, alors que le premier pays a répondu à un appel du gouvernement de Tripoli dirigé par Faïz Serraj, le second est soupçonné d’apporter un soutien logistique et militaire à l’armée nationale libyenne basée à Toubrouk et dirigée par le maréchal Haftar.
En recevant les représentants des deux pays à un haut niveau, l’Algérie apporte sa voix dans la gestion du conflit et propose une issue pacifique qui a réussi à convaincre les pays participants à la Conférence de Berlin, ainsi que les voisins de la Libye réunis à Alger. La parole de paix portée par Alger, a déjà produit des résultats, en ce sens qu’un cessez-le-feu a été décrété et respecté, mais il reste que la situation est fragile et des discussions avec le ministre émirati des Affaires étrangères est de nature à amener le maréchal Haftar à une posture moins guerrière.
Sans présager de la teneur des discussions qu’a eu hier, Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan, avec le président de la République, il est clair que le dossier libyen a été abondamment abordé par les deux hommes, de même lors du tête-à-tête qu’a eu le ministre émirati avec son homologue algérien, Sabri Boukadoum.
A propos de cette rencontre justement, les deux ministres ont, lors d’une conférence de presse commune, annoncé avoir discuté de la Libye, mais également des investissements émiratis en Algérie.
Sur le sujet, M.Boukadoum a énuméré les domaines de partenariat qui intéresse les deux pays, à savoir le tourisme, l’industrie mécanique, l’énergie et l’agriculture saharienne. Cheikh Abdullah Bin Zayed Al Nahyan a, de son côté, annoncé être porteur d’une invitation de l’Emir de l’Emirat arabe Uni adressé au Président Tebboune pour visiter les Emirats arabes Unis.
Au-delà des aspects protocolaires et autres amabilités diplomatiques, il convient de noter, que les Emirats arabes unis est un partenaire de choix pour l’Algérie.
Le très intéressant projet de complexe d’industrie mécanique de l’armée avec l’assistance technologique de Mercedes Benz est le fruit d’un partenariat algéro-émiratis. En plus de cet important investissement, les EAU sont très présents dans le tourisme et ont affiché, dans un passé récent, une volonté de monter en cadence en matière d’investissement en Algérie. Il faut dire que les relations entre l’Algérie et les EAU sont de nature exceptionnelle et montrent une sorte de symbiose assez rare dans les relations arabo-arabes. Les observateurs estiment que l’Algérie peut, de fait, influencer les décisions des EAU pour ce qui concerne le dossier libyen.
Yahia Bourit