lundi , 27 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Impacts de la crise libyenne sur l’Algérie</span>:<br><span style='color:red;'>La Libye risque de se transformer en un incubateur du terrorisme mondial</span>

Impacts de la crise libyenne sur l’Algérie:
La Libye risque de se transformer en un incubateur du terrorisme mondial

L’ entrée en action de plusieurs ac-
teurs régionaux dans la guerre qui secoue la Libye et l’annonce de l’arrivée des troupes turques, fait craindre à la communauté internationale et aux pays voisins dont l’Algérie l’embrasement de toute une région.
Ayant multiplié les actions visant à faire assoir sur la table des négociations tous les protagonistes à travers un dialogue inclusif, l’Algérie veut à tout prix éviter d’être entrainée dans le bourbier libyen dont les tensions sont alimentées par des interférences de pays étrangers.
Mais la menace en cas de l’éclatement de la guerre qui est palpable aura comme conséquences l’arrivée en Libye de mercenaires étrangers ainsi que l’afflux des terroristes issus de plusieurs pays et affiliés à diverses organisations terroristes.
Évoquant la situation dans ce pays confronté à une guerre civile éclatée, en 2011, à la suite de la chute du guide libyen, l’expert en géopolitique, M’Hand Berkouk, a mis en garde contre la transformation de la Libye en un incubateur du terrorisme mondial.
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a toutefois affirmé qu’il n’existe pas de sérieux risques de contagion de la crise Libyenne à l’Algérie. « Aujourd’hui, nous sommes face à des ingérences étrangères interposées qui transforment cette guerre civile en guerre par procuration », a-t-il mis en garde, faisant savoir que plusieurs pays arabes notamment ceux du golfe y sont impliqués.
Il a aussi souligné l’existence d’une concurrence stratégique des puissances mondiales dont la France, États-Unis, Russie, soulignant également la volonté de la Turquie d’exercer un redéploiement dans la région après avoir effectué ses injections en Syrie.
Il a ainsi fait constat selon lequel la Libye s’est transformée graduellement en fief mondial du terrorisme. Il a souligné l’existence d’un centrage des terroristes étrangers vers ce pays mais il a écarté la possibilité d’une transformation en Syrie-bis.
« Ce qui est à craindre, malheureusement, est que la Libye risque de se transformer en incubateur d’une nouvelle forme de terrorisme », a-t-il alerté. Ajoutant dans ce cadre « le déplacement actuellement des groupes terroristes vers la Libye tels que les combattants de l’armée syrienne libre, en plus des groupes exerçant déjà dans ce pays comme le groupe islamique du combat libyen et d’autres groupes affiliés à la Qaïda et l’état islamique».
Invité à donner son avis sur les propos tenus par le ministre de l’Intérieur libyen qui a déclaré que « si la Libye tombe l’Algérie et la Tunisie vont tomber », l’expert en géopolitique a estimé qu’il n’y a pas de grands risques de contagion de la crise Libyenne à l’Algérie.
M. Berkouk a affirmé qu’il y’a plusieurs raisons pour cela ; « la première raison est que nous avons une armée professionnelle, forte de par sa composition humaine et de son caractère opérationnel, mais également, souligne-t-il, par le refus des Algériens à un retour à la « décennie noire ».
Quant à la Tunisie, l’invité de la chaîne III a affirmé qu’il y’a plusieurs facteurs qui risquent de fragiliser ce pays. Le premier facteur est le grand nombre de Tunisiens enrôlés dans Qaïda et l’état islamique où les chiffres de l’ONU parlent de 5000 à 8000.
M. Berkouk a affirmé que l’implication des puissances étrangères dans le conflit libyen pour être expliqué par l’existence de beaucoup d’enjeux tels que les enjeux géostratégiques et économiques, notamment énergétiques.
L’expert en géopolitique a souligné enfin que par le passé, des tentatives de faire impliquer l’Algérie dans le conflit au Mali avaient eu lieu. Et actuellement, cet objectif est toujours en vigueur pour le cas libyen.
Samir Hamiche