La mise en service de l’appareil de diagnostic du Covid-19, a été reportée jusqu’à dimanche au niveau du centre hospitalo-universitaire d’Oran Chuo. Ce report est dû à l’absence de lames indispensables pour son fonctionnement qui doivent arriver de France dans les jours à venir.
Notons que ce nouvel appareil qui sera le 2ème à Oran, est le fruit d’un travail de bénévoles qui ont réussi en 2 mois et demi, la collecte d’un montant de 35000 euros.
Il s’agit de médecins donateurs de France, Canada, le Qatar et l’Algérie, selon les explications de l’un des initiateurs de cette initiative, M. Tarik Mokhtari qui est médecin urgentiste à Marseille. Notre interlocuteur a salué l’élan de générosité qui a permis de réussir l’achat de ce matériel malgré la grosse demande enregistrée sur ces appareils d’analyses lors de cette crise sanitaire. Il a salué également l’apport d’un bienfaiteur qui a refusé de dévoiler son identité et qui, à lui seul, a contribué avec un montant de plus de 14.000 euros pour l’achat de ce matériel pour Oran.
Il est à noter également, que des bénévoles à Oran ont réussi à assurer la coordination nécessaire comme ceux de l’association “Chebek” et le Dr Khouidmi du CHUO. Le docteur Tarik Mokhtari a salué également l’apport du consul d’Algérie à Marseille et la compagnie Air Algérie qui a assuré le transport gratuit de cet appareil vers Oran et qui permettra d’effectuer 16 analyses en même temps. Notons que la plupart des tests PCR sont réalisés sur des échantillons prélevés en utilisant des tampons nasaux. Les sécrétions nasales, le sang, la salive, l’urine ou encore le liquide amniotique peuvent être testées par PCR. Les échantillons sont ensuite analysés à l’aide d’une méthode appelée amplification en chaîne par polymérase (PCR), qui détecte l’ARN du virus ; le génome qui permet son identification.
La recherche ne peut démarrer sans ce morceau de code génétique spécifique à chaque virus. Notons que cet appareil est le 2ème à Oran, après celui de l’EHU où le laboratoire de cet établissement hospitalier dispose d’une machine performante qui donne les résultats au bout d’une heure et demie, deux analyses peuvent être lancées simultanément. La démarche d’équiper l’EHU d’Oran de son propre laboratoire, vise à donner plus de moyens aux wilayas de l’ouest du pays. Notons que l’annexe régionale de l’institut pasteur effectue également des tests.
Le nombre des tests réalisés à Oran a augmenté ces dernières semaines, suite au renforcement des capacités d’analyse dans le but de cerner les cas positives de cette pandémie. Notons que dans le cadre des mesures prises pour accélérer les résultats des analyses de la pandémie du coronavirus à Oran, le laboratoire d’hygiène de la wilaya a entamé la production des milieux de transport du kit de dépistage du Covid-19. Le laboratoire sera capable de produire 150 unités quotidiennement de ce consommable nécessaire pour le dépistage du Covid-19. Ce qui permettra d’accélérer les résultats des analyses et d’écourter le séjour des patients négatifs au niveau des hôpitaux. Il est à rappeler que les tests PCR sont bien connus et couramment utilisés pour rechercher des virus humains, d’animaux ou de végétaux. Toutefois, la méthode est assez sophistiquée.
Le déroulement d’un test PCR pour diagnostic du SAR-COV-2 est donc en quatre phases, la première le prélèvement, qui est rhino-pharyngé avec un écouvillon, conditionnement de l’échantillon sous triple emballage. Ce prélèvement peut être fait à condition de disposer du kit de prélèvement. Certaines procédures prévoient de prendre deux échantillons pour chaque prélèvement pour une durée de 5 à 15 minutes. La 2ème phase est le transport où les échantillons doivent être conservés à 4 °C. Durée pour la collecte et le transport entre une demi-journée à un jour, éventuellement plus rapide si le prélèvement est à proximité du plateau d’analyse. Concernant la 3ème phase qui est l’analyse, elle est faite au moyen d’un thermocycleur. Il existe de nombreux types d’appareils correspondant à des usages différents. Ces appareils étant plus ou moins automatisés, pour l’analyse en masse, les thermocycleurs travaillent par lot de 64 échantillons et peuvent analyser jusqu’à 1 000 à 3 000 échantillons par 24 h. La dernière phase du cycle est la délivrance des résultats.
Fethi Mohamed