Encore un autre drame routier sur nos routes. Cette fois-ci, un grave accident de circulation, qui est survenu dans la matinée d’hier,à Souk Ahras 8 personnes sont décédées et 22 autres ont été grièvement blessées mardi suite au renversement d’un bus de transport des voyageurs mardi dans la commune de Mechroha (Souk Ahras).
Ce tragique accident s’est produit sur la RN 16 au lieudit Belahreche lorsqu’un bus de transport de passagers assurant la ligne Souk Ahras-Annaba, a dérapé et s’est renversé, a précisé la même source. Les dépouilles des victimes ont été transférées à la morgue de l’hôpital régional de Souk Ahras, les blessés, la plupart dans un état critique, ont été évacués vers ce même établissement de santé et vers le CHU Ibn Rochd de Annaba. Le wali de Souk Ahras, Lounes Bouzegza, s’est rendu sur les lieux de l’accident pour s’enquérir des conditions de prise en charge des victimes.
A noter que le mois de janvier a été particulièrement meurtrier en termes d’accidents de la circulation, enregistrant plus de 151 morts et plus de 5.300 blessés dans plus de 4.300 accidents. Selon les services de la Protection civile, le facteur humain demeure la première cause des drames routiers, en particulier dans les transports des voyageurs et les transports de marchandises, illustrés par deux accidents meurtriers survenus en l’espace de quelques jours seulement ayant fait 17 morts et 79 blessés. Le premier, rappelle-t-on, a coûté la vie à 12 personnes et fait 46 blessés au niveau de la RN 03 reliant les communes d’Astil (El-Oued) et celle d’Oumach (Biskra), lorsque deux autocars sont entrés en collision. Le drame est dû à l’excès de vitesse, selon le directeur de la Protection civile à El-Oued, Ahmed Baoudji.
Le second accident, notons-le, a eu lieu dans la wilaya de M’sila et a coûté la vie à 5 personnes et fait 33 blessés suite à une collision entre un camion et un bus de transport de voyageurs, suivie du renversement de ce bus sur la RN 08 au niveau de la commune et daïra d’Aïn Lahdjel.
Ainsi, et dans l’objectif de faire face à ces accidents de la circulation, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné lundi passé, lors de la réunion du Conseil des ministres, la prise de «mesures juridiques adéquates» pour «la criminalisation» du comportement des conducteurs de bus de transport public et scolaire en cas de «faute humaine par négligence, imprudence ou irresponsabilité». Ces mesures doivent concerner également «les employeurs qui recrutent des conducteurs sans s’assurer, au préalable, de leur état de santé psychologique et psychiatrique et de leur parcours professionnel», a souligné le communiqué du Conseil des ministres.
Le président de la République a également ordonné «le durcissement, de concert avec le ministère de la Justice, des mesures rigoureuses à l’encontre de tout comportement criminel dans la conduite, notamment en ce qui concerne les moyens de transport collectif et scolaire», précise la même source. Il a dans ce sens, instruit le recours aux «moyens modernes de contrôle à distance de la vitesse», mettant en avant la nécessité de passer à «la double dissuasion» en vue de préserver, a-t-il dit, les vies humaines.
Des campagnes de sensibilisation lancées
M.Tebboune a ordonné, en parallèle, «la mise en place de l’éclairage public» au niveau des voies express et l’»inspection régulière de la signalisation routière», appelant le ministère des Affaires religieuses à contribuer à la sensibilisation à travers les mosquées et les imams.
Dans le même sens, les différents services de sécurité (Gendarmerie nationale, Police et Protection civile) ont déjà lancé des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière à travers les différentes wilayas du pays. Ces différentes campagnes de sensibilisation ciblent les conducteurs professionnels au niveau des différentes gares routières et des arrêts de bus afin de les sensibiliser à la responsabilité qui leur incombe, tout en les exhortant à être l’exemple, en vue de réduire le nombre des graves accidents de circulation, les pertes en vie humaine qui en découlent, et leurs conséquences fâcheuses sur la famille et la société.
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement qui avait fait un exposé sur «la sécurité routière», a considéré les accidents de la circulation comme «un problème psychologique» et «une problématique matérielle» au vu de leurs répercussions négatives sur le psychique de la victime, dont «le traitement est difficile à court terme». Tout en faisant état de «22.500 accidents corporels durant 2019 entraînant 3.200 décès et 31.000 blessés», le même responsable a indiqué que ces sinistres coûtent «annuellement près de 100 milliards de DA».
Noreddine Oumessaoud
Noreddine Oumessaoud