Lors d’une conférence de presse tenue, hier, au siège de la présidence, le ministre conseiller de la communication, porte-parole officiel de la présidence de la République, Mohand Oussaid Belaid, est revenu sur plusieurs sujets liés à l’actualité.
Évoquant la question énergétique et commentant la chute drastique des prix du pétrole qui ont atteint des niveaux très bas, une des conséquences de la pandémie du coronavirus et ses répercussions sur le pays, M. Oussaid Belaid rassure.
Loin d’être alarmiste et s’est voulu rassurant, il a indiqué que la crise financière engendrée par ces deux facteurs demeure maitrisée par l’Algérie, indiquant que les mesures pour y faire face ont été prises par le Conseil des ministres.
«Les mesures nécessaires pour faire face à la chute des prix du pétrole ont été prises lors du Conseil des ministres tenu il y a deux mois environ sous la présidence du président de la République. Nous avons prévu cette crise et nous avons pris nos précautions », a-t-il déclaré. Et d’ajouter « Dieu merci, nous maitrisons toujours la crise. Nous espérons Inchallah que le marché mondial (de pétrole) reprendra son souffle et que les prix remontent aux niveaux qui soulagent et les producteurs et les consommateurs ».
Parmi les mesures de riposte, M. Oussaid Belaid a cité la réduction escomptée de 30% des importations et la baisse des montants alloués aux études et services fournis par des bureaux étrangers.
« La réduction du montant de la facture d’importation de 41 à 31 milliards de dollars, et des dépenses du budget de fonctionnement de 30% sans pour autant toucher les charges et salaires », étaient quelques mesures prises lors du Conseil des ministres tenu le mois mars.
Lors de ce Conseil des ministres, il a été décidé aussi d’arrêter la conclusion des contrats d’études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l’Algérie près de sept (7) milliards USD/an, outre le report du lancement des projets inscrits ou en cours d’inscription, dont la réalisation n’a pas encore été entamée, à l’exception des projets prévus pour les zones d’ombre, ainsi que le projet relatif à l’étude pour la réalisation d’un hôpital anti-cancer à Djelfa. Il a été question également du maintien des dépenses relatives au secteur de la santé, avec le renforcement des moyens de lutte contre la propagation de l’épidémie de coronavirus et les maladies épidémiques en général, et le maintien du niveau de dépenses liées au secteur de l’Education.
Le président Tebboune avait instruit « de la prise en charge, lors de l’élaboration de la loi de Finances complémentaires 2020, des pertes subies par les opérateurs en raison de la propagation du coronavirus, tout en chargeant le groupe de la Sonatrach de réduire, de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement afin de préserver les réserves de change ».
Il a été décidé aussi « l’accélération de l’intégration financière, en facilitant l’octroi des crédits en se focalisant sur la numérisation et les produits innovants, la promotion des produits financés à travers les dispositifs de la finance islamique ainsi que le renforcement du recouvrement des impôts et taxes et des crédits octroyés par les banques publiques ont été, en outre, décidés lors du même Conseil ».
S’agissant de la question liée à l’éventualité de l’endettement extérieur afin d’atténuer les effets de la crise financière, M. Oussaid Belaid a nié le recours à cette démarche. « Puisque le président de la République a écarté le recours à l’endettement extérieur, la position de la République algérienne (par rapport à cette question) reste la même », a-t-il indiqué.
Interrogé sur les pertes en termes de postes d’emploi du fait de la pandémie, il a souligné «l’intérêt porté par le président de la République pour tout ce qui a trait à la prise en charge des répercussions de la pandémie et au soutien de l’ensemble des personnes affectées ».
Pour ce qui est d’autres mesures, M. Oussaid Belaid a rappelé le recensement en cours de réalisation pour cerner les personnes et les entreprises impactées par les mesures de confinement, une opération qui nécessite du temps.
Interrogé sur le sort du projet du port du Centre à Cherchell en partenariat avec les chinois, le ministre conseiller a répondu que les deux pays se penchent actuellement, chacun en ce qui le concerne, sur la lutte contre la pandémie. Il a indiqué que «après la fin de cette catastrophe, le sujet sera soumis à l’étude ».
Les efforts consentis pour l’édification de l’Etat de droit mis en avant
Par ailleurs, Belaïd Mohand Oussaïd a mis en avant les efforts consentis pour l’édification d’un Etat de droit, soulignant le soutien du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la liberté de la presse à travers l’encouragement de la formation et du professionnalisme.
Il a indiqué que le chef de l’Etat «soutient fermement la liberté de la presse à travers l’encouragement de la formation et du professionnalisme, et l’accès des journalistes aux institutions».
Il a ajouté que cette liberté obéit à trois règles à savoir «le respect de la loi sur l’information, de l’éthique et des mœurs générales qui sont les limites de la liberté de la presse en Algérie».
Interrogé sur l’arrestation de certains journalistes et la pression exercée sur certains journaux, le ministre a déclaré que «l’Algérie s’attèle à l’édification d’un Etat de droit et il existe des pratiques auxquelles se sont habituées certains, des pratiques qui n’ont pas de place dans un Etat de droit».
Il a souligné, «l’encouragement total à la liberté de la presse en Algérie», soutenant qu’aucun pays dans la région arabe ou en Afrique ne dispose d’autant de médias, de sites électroniques et de chaînes de télévisions privées». Et d’ajouter, «nous acceptons les critiques dans plus de 150 titres de presse, et c’est tout à fait normal, la démocratie c’est accepter l’avis contraire et le contre-pouvoir représenté par l’opposition».
Interrogé sur le rôle de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) dans la lutte contre les informations fallacieuses (fake news), il a précisé que cette instance présidée par Mohamed Louber «existe bel et bien, et elle est en réalité en cours de formation», ajoutant qu’auparavant elle n’était pas opérationnelle ni efficiente d’ailleurs». L’ARAV dispose désormais d’un nouveau siège et d’un président, cependant les circonstances actuelles induites par la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus ont fait que son travail, en tant que force, sur le terrain soit ajourné». A cet effet, il a ajouté que «le ministère de la Communication fait son devoir pour combler le manque provisoire dans l’activité de cette autorité».
Il a fait savoir par ailleurs que le chef de l’Etat a ordonné à l’ensemble des départements ministériels et des institutions de l’Etat de cesser d’utiliser l’expression «sur orientations et sur instructions du président de la République».
Il a rappelé que le président Tebboune «avait ordonné, lors de la cérémonie de prestation de serment, le retrait du titre de +Son Excellence+», ajoutant que «le Président ne demande pas à être sacralisé ou glorifié, mais de lui apporter un soutien solide». Il avait également rappelé les propos du président de la République, lors de son investiture : «si je réussis, aidez-moi et encouragez-moi, et si j’ai failli corrigez-moi. Le culte de la personnalité est révolu dans l’Algérie nouvelle».
Pour ce qui est des sommes collectées pour lutter contre le coronavirus, il a indiqué que la valeur des dons numéraires versés dans les différents comptes ont atteint, jusqu’à lundi dernier, à quelque 230 milliards de centimes et près de 1 million de dollars».
«Les dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre le COVID-19 s’élèvaient, jusqu’à hier lundi, à quelque 230 milliards de centimes et près de 1 million de dollars», a-t-il précisé.
«Par souci de transparence et d’honnêteté dans l’Algérie Nouvelle et afin de barrer la route à toute mauvaise interprétation de la part de ceux, habitués à pêcher en eaux troubles, je vous informe qu’une commission composée du Croissant rouge algérien (CRA) et des représentants de la société civile, sera mise en place sous la supervision du Premier ministre, après la fin de cette pandémie, a-t-il ajouté. Cette commission «aura pour mission de présenter des propositions au Président de la République sur les modalités de distribution de ces dons à qui de droit, impactés par la pandémie», a précisé le porte-parole officiel de la présidence de la République.
Synthèse Samir Hamiche
Synthèse Samir Hamiche