Avec la décision de fermeture obligatoire des établissements publics, tels que cafés, restaurants émanant des hautes autorités de l’Etat et l’interdiction de circulation de tous les modes de transport en commun urbain et suburbain, la vie tourne désormais au ralenti dans la commune d’Aïn El Türck.
A l’exception de quelques automobilistes et de badauds qui s’empressent d’effectuer des achats de produits de première nécessité, notamment des denrées alimentaires, l’auto-confinement est quasiment de rigueur dans tous les quartiers de la ville, dans lesquels la vie tente de s’organiser autour d’opérations ponctuelles de nettoiement et de désinfection de blocs d’immeubles, d’aires de jeux et de quelques artères et ruelles. Des actions salutaires qui sont menées avec les moyens de bord, mais qui ont leur effet psychologique sur les habitants, rassurés quelque peu par ces élans de solidarité à l’actif de jeunes affiliés à des associations locales rejoints par des bénévoles, désireux de se rendre utiles, en ces temps de grande détresse, d’autant plus que le « stade 3 » de l’épidémie a été récemment annoncé par la commission nationale de veille et de suivi de l’évolution de l’épidémie du coronavirus instituée par l’Etat. Par ailleurs, il y a lieu de s’attendre à ce que cette solidarité soit élargie aux personnes et familles en difficulté, plus précisément celles isolées et/ou, aux besoins spécifiques, si les mesures de prévention, nécessitant un confinement total, venaient à se renforcer davantage.
En revanche, et si jusqu’à l’heure, l’état d’esprit général plaide pour l’apaisement et l’assurance, il y a lieu de déplorer l’attitude de certains commerçants dans l’alimentaire ou le pharmaceutique, qui ne se gênent pas de hausser abusivement leurs prix. Ceux des fruits et légumes ont doublé, voire triplé pour certains produits de base, tandis qu’au niveau de quelques officines, ceux des masques ou bavettes, quand ils sont disponibles, ont carrément explosé, cédés jusqu’à 350 Da l’unité pour un usage ne dépassant pas les 48 H. Il faut espérer que les services de la répression de la fraude aient les moyens suffisants pour traquer les commerçants véreux et épargner ainsi, les petites et moyennes bourses, déjà grevées par des dépenses onéreuses depuis l’apparition de l’épidémie.
L’auto-confinement que s’imposent nombre de familles, constitue toute une dépense budgétaire inhabituelle et drastique que doivent supporter ces dernières mais que ne doivent rendre compliquées, quelques commerçants sans scrupules.
Karim Bennacef