lundi , 27 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>En adaptation avec la nouvelle conjoncture financière </span>:<br><span style='color:red;'>La Sonatrach réduit ses dépenses de 50% </span>

En adaptation avec la nouvelle conjoncture financière :
La Sonatrach réduit ses dépenses de 50% 

La principale mission que se donne présentement la direction de la Sonatrach, en plus d’assurer la vente du gaz et du pétrole, consiste à assurer la sécurité énergétique du pays sur les moyen et long terme.

La Sonatrach a considérablement réduit sa voilure en matière de dépenses. Le PDG de la compagnie Toufik Hakkar a annoncé, hier, lors de la conférence de presse qui a sanctionné la signature de contrats avec la compagnie italienne Eni, que la réduction a porté sur 50% sur ces derniers mois. La principale motivation de cette décision tient à la nécessaire adaptation à la nouvelle conjoncture financière sur groupe, confirme le PDG. «Nous avons différé certains projets, nous avons réétudié leur réalisation durant cette période mais nous avons maintenu les projets d’exploration et de production qui sont importants pour nous», a indiqué M.Hakkar. Le président de la République avait appelé la Sonatrach à revoir ses dépenses en matière de charges d’exploitation et les dépenses d’investissement, de 14 à 7 milliards de dollars. L’objectif de l’opération : préserver les réserves de change. On retiendra l’option du partenariat suivi par la Sonatrach, histoire de compenser un tant soit peu la réduction des investissements.
Le patron de la compagnie nationale des hydrocarbures met en évidence cette démarche qui consiste principalement à partager les coûts de certains projets avec les partenaires. M.Hakkar compte profiter de l’ouverture au partenariat qu’offre la nouvelle loi sur les hydrocarbures, pour développer l’exploration et la production. «Cette loi nous donne l’occasion de discuter et de proposer certains projets à nos partenaires. Nous avons déjà signé plusieurs accords de partenariat avec de grandes entreprises pour partager les risques liés à l’exploration et à la production», a souligné le P-dg de la Sonatrach. La principale mission que se donne présentement la direction de la Sonatrach, en plus d’assurer la vente du gaz et du pétrole, consiste à assurer la sécurité énergétique du pays sur les moyen et long terme. Cela passe, bien entendu, par le renouvellement des réserves du pays en hydrocarbures et donc de la multiplication de projets d’exploration, notamment.
Il reste que l’ambition de la Sonatrach est aussi de développer l’aval gazier et pétrolier, actuellement marginal dans le portefeuille de la compagnie. Visiblement conscient du caractère stratégique de ce genre de décisions, M.Hakkar a tenu à souligner que la révision des différents projets n’a pas touché le secteur de la pétrochimie. Une bonne nouvelle puisque l’investissement y est maintenu, soutient le premier responsable de la Sonatrach, et plus spécifiquement ceux réalisés en partenariat.
L’autre volet qui n’est pas impacté par la réduction de 50% des dépenses de la compagnie, n’est autre que les projets d’énergies renouvelables, axe stratégique, s’il en est, de la politique énergétique gouvernementale que la Sonatrach est appelé à mettre en œuvre. Ainsi, le site de Bir Rebaa Nord (en partenariat avec Eni) censé abriter une centrale solaire de 10 MW, la prochaine réalisation d’un projet de 20 MW au niveau du site Menzel Ledjmet Nord (MLN) seront bel et bien réalisés. «Ces installations nous permettront d’économiser les quantités de gaz consommées au niveau de ces sites et de les commercialiser au niveau du marché local ou international. Cela contribuera également de baisser les coûts de production», a expliqué M.Hakkar.
Cela étant dit, même avec ses projets maintenus, la Sonatrach est encore loin de son plan de développement prévu. Avec l’amélioration des cours des hydrocarbures sur le marché international, «nous reviendrons à notre plan initial de réalisation de l’ensemble des projets».
Yahia Bourit