De la situation en Libye et les efforts déployés par l’Algérie pour parvenir à une issue pacifique de la crise, aux transfert sociaux, auxquels le président de la République dit tenir pour éviter tout appauvrissement de la société, en passant par le phénomène des Haraga et les réponses aux revendications du Hirak, Abdelmadjid Tebboune a répondu sans langue de bois et avec franchise et sincérité.
Le président de la République a mis l’une des ses promesses électorales en application, en recevant, mercredi dernier, huit médias, entre publics et privés. Abdelmadjid Tebboune frappe ainsi fort en matière de communication et tranche avec une approche plutôt passéiste de la communication présidentielle. Le chef de l’Etat ne met personne entre lui et le citoyen qui a droit à une information sans filtre d’aucune nature, lorsque c’est le président qui s’adresse à lui. Pas de censure, ni d’interprétation d’aucune sorte. Les deux heures de conférence avec huit représentants des médias nationaux, retransmises sur toutes les chaînes de télévision et de radio, donnent ainsi le ton à ce que sera la communication du chef de l’Etat. C’est le premier enseignement à tirer de la diffusion, mercredi dernier, de l’interview accordée par le président de la République. Dans la foulée, l’on a appris de la bouche de Abdelmadjid Tebboune, lui-même, que ce genre de rencontres sont appelées à se multiplier dans le futur. Le président a l’intention de les rééditer de manière régulière, a-t-il promis aux journalistes qui l’avaient interviewé.
Cela sur la forme qui, soit dit en passant, crée un précédent dans les rapports entre la presse et la présidence de la République. Sur le fond, l’on aura retenu, l’absence de la langue de bois et la volonté du chef de l’Etat de ne rien cacher aux Algériens et encore moins de les « mener en bateau». Sur l’industrie mécanique et précisément en rapport avec le montage automobile, M.Tebboune n’a pas fait de détail. «L’économie du CKD SKD n’est pas de l’économie», a-t-il tonné. Mais cela ne veut pas dire que l’Algérie deviendra un dépotoir de vielles voitures pour l’Europe. L’importation des véhicules de moins de 3 ans sera retenue, mais elle sera également soumise à une réglementation stricte que les ministres de l’Industrie et du Commerce sont en voie d’établir, affirme en substance le président de la République. Dans le mode «franche vérité» du Président Tebboune, on retiendra sa réponse à la question de l’exploitation ou pas du gaz de schiste. Sur le sujet, le chef de l’Etat s’est voulu clair. Il n’a pas fait dans l’angélisme et encore moins dans le populisme. «Le gaz de schiste est une nécessité incontournable», dira-t-il. «L’Algérie a un territoire immense et il est possible d’exploiter les gisements, dans des zones totalement inhabitées», soutient le chef de l’Etat.
Tout le long de l’entretien au fil des questions, les téléspectateurs ont découvert un président proche du peuple, à l’image de son émotion lorsque la question de l’école a été posée ou encore celle en rapport avec les transferts sociaux. Le président Tebboune n’est pas proche du peuple par populisme, mais parce que c’est la nature de l’Etat algérien qui se doit d’être fidèle au serment du 1er novembre, rappellera M. Tebboune, en substance.
Dans le délicat dossier du pouvoir d’achat, il réitérera sa promesse de défiscaliser les salaires inférieurs à 30.000 Da et annoncera par la même occasion, une loi des Finances complémentaire où sera clairement inscrite la suppression de l’Impôt sur le revenu global des salaires inférieurs à 30.000 Da. Promesse tenue donc, dans le courant de l’année 2020.
En plus de ces «moments forts» de l’interview qui a tenu ses promesses en matière d’information nouvelle, de nouveau style et de langage franc, on retiendra que le chef de l’Etat n’a éludé aucune question. Tous les sujets qui préoccupent les Algériens de près ou de loin ont été abordés. Ainsi, de la situation en Libye et les efforts déployés par l’Algérie pour parvenir à une issue pacifique de la crise, aux transferts sociaux, auxquels le président de la République dit tenir pour éviter tout appauvrissement de la société, en passant par le phénomène des Haraga et les réponses aux revendications du Hirak, Abdelmadjid Tebboune a répondu sans langue de bois et avec franchise et sincérité. Pour que nos lecteurs puissent bien apprécier le discours présidentiel, Ouest Tribune a décidé de publier l’intégralité de l’entretien.
Anissa Mesdouf