jeudi , 23 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Après les rushs de la matinée sur les commerces</span>:<br><span style='color:red;'>La ville d’Aïn El Türck est désertée</span>
© Ouest Tribune

Après les rushs de la matinée sur les commerces:
La ville d’Aïn El Türck est désertée

Comment décrire la situation à Aïn El Türck, si ce n’est qu’elle est paradoxale, avec d’une part, des matinées marquées par des rushs tous azimuts sur les produits de consommation et autres que sont les détergents et les produits pharmaceutiques, dans un état d’esprit qui frise l’hystérie et de l’autre, un silence religieux qui s’abat quelques heures après sur toute la ville, une fois, les emplettes accomplies.

Dès midi passée, excepté quelques cafés ouverts où sont attablés quelques badauds insouciants, la ville est plongée dans un froid silence qui vient rappeler la tragédie actuelle que provoque le coronavirus.
Les magasins aux activités non essentielles, tiennent leurs rideaux fermés depuis quelques jours. La circulation automobile est réduite à son plus bas niveau, seuls quelques vrombissements de moteurs se font de temps à autre, s’entendre. Les rues et les quartiers sont désertés, les chahuts de gamins ont brusquement cessé, seuls quelques badauds, certains munis de masques, d’autres non, le pas pressé, s’empressent de rejoindre le domicile familial ou un lieu précis. Même les animaux, ne donnent plus de la voix. Dès midi, c’est quasiment le confinement général, le tintamarre quotidien n’est plus perceptible à mille lieues à la ronde, comme cela était habituel. En fin d’après-midi, tout le monde est cloitré chez soi, les stores fermés, plus aucune agitation n’anime le quartier. Les fidèles, se résignent à rejoindre les mosquées suite aux recommandations émanant des autorités algériennes. Seuls quelques magasins d’alimentation, encore ouverts, s’échinent à satisfaire les demandes sans cesse croissantes des consommateurs qui s’arrachent tout ce qui se présente à eux comme produits hygiéniques et denrées alimentaires. Il y a lieu de souligner, que les affluences dans les superettes et autres magasins d’alimentation et de fruits et légumes, ont connu des records absolus. Les étalages sont vidés à la seconde. Les boulangeries sont prises d’assaut, bien que celles-ci doivent assurer en permanence la disponibilité de pain. Pour leur part, les officines et les pharmacies d’Aïn El Türck, n’ont jamais connu un tel déferlement de citoyens depuis ces derniers jours. Et toutes, ont été visitées par les familles à la quête d’équipements et de produits pour se prémunir contre l’infection au virus, parfois avec succès et souvent, sans. Les ruptures de stock, ont été immédiates, explique un gérant d’officine. Certaines familles passent au plan «B», à savoir concocter des produits de désinfection à base de recettes retrouvées sur internet ou recommandées par un proche. En somme, c’est toute une population qui ‘est recroquevillée sur elle-même, par crainte d’être contaminée et c’est légitime et surtout obligatoire en pareille situation, sachant pertinemment, qu’en matière d’hygiène publique, la ville d’Aïn El Türck et ses établissements publics, laissent à désirer et ne respirent pas confiance.
Karim Bennacef