jeudi , 23 mars 2023
<span style='text-decoration: underline;'>Professeur Kamal Senhadji</span>:<br><span style='color:red;'>«L’Agence sanitaire est dotée d’une capacité de décision»</span>

Professeur Kamal Senhadji:
«L’Agence sanitaire est dotée d’une capacité de décision»

De grands espoirs sont placés dans la nouvelle Agence nationale de sécurité sanitaire dont les missions annoncées promettent de régler les multiples problèmes auxquels fait face le secteur de la santé en Algérie.

La première impression des futures tâches de cette agence est donnée par son président, le professeur Kamal Senhadji, lors de son intervention, hier, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Le professeur a détaillé davantage ce qui est attendu de l’agence, en affirmant d’emblée que celle-ci s’attaquera « à la gestion bureaucratique » qui ronge le secteur de la santé afin d’y mettre un terme, la mise en place d’un système de santé développé et d’offrir des soins de qualité.
Pour cette mission, le Pr. Senhadji a affirmé « qu’il y’aura du pain sur la planche », indiquant que l’agence aura besoin de capacités humaines de qualité et multidisciplinaires».
Pour ce qui est de ses prérogatives, cette agence, affirme-t-il, sera dotée d’une capacité de décision et constitue un outil unique d’autant qu’elle a vu le jour au moment de la crise du coronavirus, ce qui rappelle que la santé est importante. Le Pr. Senhadji a affirmé que cette agence n’est pas un organisme de veille et de surveillance des épidémies mais elle aura la mission de répondre au citoyen par rapport à la prise en charge des besoins de sa santé.
Faisant un rapide diagnostic du système sanitaire national, l’intervenant a affirmé que celui-ci n’a jamais été à la hauteur des attentes des citoyens malgré les multiples programmes de réforme le concernant, lancés par le passé.
Il a déclaré à ce propos : « Malgré toutes les réformes qui se sont succédé et les énormes investissements qui ont été consentis, mais malheureusement, le résultat n’est pas à la hauteur d’offrir une offre intéressante qui soit dans l’intérêt du patient ».
Il a préconisé à l’avenir « une autre manière de faire et que cette réforme doit apporter sérieusement des réponses précises quant à la qualité des soins ».
Le Pr. Senhadji a estimé « qu’il va falloir décerner avec l’équipe qui va diriger cette situation en misant sur un changement de paradigme qui consiste à ce que la composition scientifique et opérationnelle de l’agence soit prépondérante et ce n’est plus le rôle de l’administration » Il a estimé que « l’administration a pris le pas sur le scientifique et le technique et ça devra être l’inverse par l’accompagnement de l’administration de l’aspect technique et opérationnel ». Pour la création de l’agence, le Pr. Senhadji a indiqué que l’idée de lancer ce projet a été encouragée par l’avènement de la pandémie du coronavirus qui aura à relancer un système de santé « malade ».
S’agissant de la lutte contre les maladies infectieuses aussi virulentes que le coronavirus, le biologiste, spécialiste en immunologie des transplantations annonce «la création d’un hôpital étanche de recherche, entièrement confiné, où seront étudiés des germes très dangereux, à l’exemple de la fièvre hémorragique d’Ebola, et traités les malades affectés pour en arrêter la transmission ».
Le Pr. Senhadji a, par ailleurs, critiqué l’attitude de l’OMS qui a changé plusieurs fois ses décisions à propos de la démarche à suivre pour lutter contre le coronavirus en ce qui concerne notamment le protocole thérapeutique à base de chloroquine.
Samir Hamiche