L’industrie pharmaceutique nationale a connu un essor considérable ces dernières années et ambitionne à l’avenir de répondre à hauteur de 70% des besoins du marché algérien.
Les efforts des autorités visant à mettre en place une solide industrie de médicaments a donné ses fruits et peut être constaté par la multiplication des laboratoires pharmaceutiques ayant vu le jour et répartis à travers les quatre coins du pays.
En dépit d’une industrie déjà avancée, l’Algérie continue d’importer des médicaments et la facture se chiffre en millions de dollars. En plus des conséquentes sommes dépensées pour l’importation de différents types de médicaments, les besoins du marché national ne sont pas couverts par la production locale. Pour remédier à cette situation, où l’industrie de médicament national ne couvre que 52% des besoins du pays, les autorités du secteur veulent porter à la hausse ce chiffre pour atteindre les 70 %.
C’est l’ambition affichée par le Dr. Lotfi Benbahmed, ministre délégué à l’industrie pharmaceutique, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
Intervenant, hier, lors de l’émission « Invité de la Rédaction », M. Benbahmed a déclaré que « l’Algérie ambitionne de couvrir 70% de ses besoins en médicaments à partir de la production locale », faisant état d’un programme visant à booster davantage le secteur.
Il a ainsi précisé qu’ «actuellement l’Algérie couvre actuellement 52% de ses besoins de médicaments», ajoutant que «l’industrie pharmaceutique sera encadrée et encouragée par le gouvernement, pour que cela devienne un segment créateur de richesse pour l’économie nationale».
Il a indiqué dans ce cadre que son département s’est réuni mardi dernier avec les représentants des opérateurs et industriels du secteur pour étudier les obstacles rencontrés sur le terrain.
«Lors de la réunion d’hier (mardi dernier, ndlr) avec l’ensemble des associations qui représentent les producteurs les pharmaciens, nous avons relevé toutes les problématiques dont certaines ont été déjà prises en charge», a-t-il déclaré, assurant que l’objectif de cette réunion est «d’aider les producteurs à faire face aux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien».
Évoquant les lacunes liées à la réglementation, M. Benbahmed a souligné la nécessité urgente de mettre en place un cadre règlementaire qui correspond aux besoins du marché, vu que celui qui existe n’incite pas à l’investissement productif, au contraire, il le ralentissait, a-t-il affirmé, faisant savoir que la production nationale a connu une stagnation depuis l’année 2017.
M. Benbahmed a expliqué que cette stagnation n’est nullement liée à la maitrise de la technologie mais elle est le résultat des problèmes rencontrés par les investisseurs au moment d’effectuer les démarches administratives. « Dans notre analyse de cette stagnation, on a constaté que le problème ne réside pas dans la maitrise technologique, mais dans les démarches administratives », a-t-il déclaré à la Radio nationale.
L’intervenant a affirmé que les lacunes administratives ont causé le blocage à 29 unités de production de médicaments. «Actuellement 29 unités de production sont bloquées par des décisions administratives ; par un retard d’enregistrement ou un retard dans l’analyse des prix au comité économique», a-t-il déclaré. Il a enfin annoncé que des démarches seront entreprises pour que les dossiers de ces 29 unités soient débloqués et pourront entamer l’activité au cours de l’année en cours.
«Il ne s’agit pas de faire comme d’habitude. Nous allons mettre en place les moyens et une nouvelle approche pour pouvoir rattraper tout ce retard. Ces 29 unités bloquées pourront, de ce fait, rentrer en production dès cette année», a-t-il conclu.
Samir Hamiche
Samir Hamiche