Dans les vidéos sur Oran qu’il publie régulièrement sur Facebook et les réseaux sociaux, notre ami Rachid et sa page «Oran l’éveil» battent des records d’audience, plutôt mérités, eu égard aux vérités indéniables et aux dénonciations légitimes de situations diverses, des plus ridicules aux plus honteuses et révoltantes. Grâce à lui, beaucoup ont pu connaître et suivre les péripéties de cette curieuse histoire de «débaptisation» d’une école dans la commune d’Ain El Turk qui portait le nom, gravé sur une plaque à l’entrée de l’établissement, du célèbre artiste et moudjahid oranais, le regretté Ahmed Wahbi. La plaque a été enlevée, remplacée par une autre portant le nom d’une Moudjahida qui mériterait bien elle aussi qu’un établissement scolaire puisse à jamais porter son nom. Cependant, il était prévisible, et somme toute bien logique, de se demander pourquoi les autorités et responsables concernés ont choisi d’annuler la première baptisation au nom de Ahmed Wahbi, pour le remplacer par un autre nom. Après la montée au créneau des protestations et dénonciations d’un grand nombre de citoyens et de personnalités du monde de la culture, les autorités locales ont fini par annoncer la «régularisation» de la situation et la remise en place de la plaque au nom du défunt Ahmed Wahbi. Néanmoins, bon nombre d’interrogations soulevées par notre chroniqueur verbal sur sa vidéo demeurent encore sans réponse, attendant sans doute que le temps passe et classe aux oubliettes ce qui est bien plus qu’une simple «erreur de gestion», mais une grave dérive, portant atteinte à la mémoire de la collectivité locale, et illustrant s’il le fallait le grand mépris accordé aux attentes des populations par les nouveaux parvenus aux commandes de gestion de l’administration communale. Car interrogé sur les ondes de la Radio El Bahia, le responsable municipal en question n’avait rien trouvé de mieux pour s’excuser que de rejeter la bévue sur d’autres structures, les membres de la commission de wilaya des baptisations, la wilaya, et même le ministre des anciens moudjahidines… En ponctuant ses réponses par une série de «je ne saurai vous dire..» quand, comment et pourquoi, l’élu local de Ain El Türk a au final laissé planer le doute et les suspicions sur l’origine de la «défaillance». Ainsi, même ce registre de la Mémoire, des hommages et baptisations, ne semble pas épargné par le laxisme, les carences et les dérives de gestion commises dans l’impunité totale.
Par S.Benali