L’Algérie fera-t-elle sa toilette juridique ? La question est de mise, en ces temps de changements profonds de la méthode de travail que devra suivre le nouvel exécutif. Le Conseil des ministres qui se tient aujourd’hui, sous la présidence de Abdelmadjid Tebboune, sera missionné pour dépoussiérer quelques textes de loi, en tête la Constitution. Dans quelques semaines, c’est-à-dire après le passage du plan d’action du gouvernement par l’APN et le Sénat, l’Algérie est censée se mettre au diapason des autres nations du monde, notamment les plus développées.
Il est entendu que les chantiers sont lourds à tout point de vue. L’un des plus importants, celui de la lutte contre la corruption, même s’il l’on a l’impression qu’il a été sérieusement pris en charge, il reste tout de même beaucoup de travail à accomplir. Disons-le sans détour, ce qui ne fonctionne pas bien dans notre pays, n’est pas tant un déficit en libertés politiques et d’expression, que la très partielle efficacité de la lutte contre la corruption. Vu d’en bas, et jusqu’à l’avènement du mouvement populaire, cela ne ressemblait pas forcément à un travail classique qui occupe quelques centaines de fonctionnaires de la République. L’impression qui se dégageait était autre. Ce qui dérangeait, c’est justement l’incapacité du pouvoir politique à convaincre les Algériens sa détermination à faire barrage à un phénomène qui risquait de provoquer le naufrage de tout le pays. On aura compris que ce n’était pas simplement une affaire de mauvaise communication.
Il est vrai que le premier magistrat du pays a renouvelé sa détermination à mener la lutte contre la corruption jusqu’au bout. Mais même prioritaire, elle est aussi fonction de réformes politiques et économiques. Cela pour dire que la guerre menée aux corrompus de tous bords n’est pas simplement une question de justice. Encore faut-il refonder le système algérien de sorte à ce qu’il laisse un minimum de failles.
Le Conseil des ministres d’aujourd’hui est le premier d’une longue série, dédié à relancer les appareils politiques et économiques. Il est clair que le principal facteur qui amènera les observateurs à statuer sur le succès ou pas de l’action gouvernementale, ce ne sera pas la fin totale de la crise de logement ou le plein emploi en cinq ans, le temps que durera la mandature de M.Tebboune.
En fait, le principal indice de la réussite de la mission de Tebboune se verra dans les comportements de l’administration. Une baisse de la corruption sera considérée comme un signe probant du changement du système.
Par Nabil.G