À l’approche de la fête de l’Aïd El Fitr, les autorités sanitaires multiplient les mises en garde contre quelques pratiques d’ordre religieux et traditionnel qui pourront encourager la propagation du coronavirus.
Les circoncisions et les visites collectives dans les hôpitaux sont parmi les pratiques perpétrées par les Algériens à la fin du mois sacré du Ramadhan. Au regard de la crise sanitaire actuelle et vu le risque de propagation du coronavirus qui peut être engendré par de telles pratiques, il est recommandé que ces circoncisions collectives soient reportées à des dates ultérieures.
Ainsi, ce report a été recommandé par le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie Covid-19.
«Le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie Covid-19 a recommandé le report des circoncisions collectives organisées habituellement au 27e jour de Ramadhan, Leïlat el Qadr (ou nuit du destin), en raison des mesures sanitaires en vigueur pour éviter une éventuelle propagation du virus », a indiqué vendredi dernier, à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid.
Hormis les circoncisions collectives, le Comité scientifique a recommandé également l’annulation d’autres pratiques connues durant la fête de l’Aïd El-Fitr. Il s’agit, selon cet organisme de veille, de l’impératif d’annuler également les visites collectives dispensées par des associations ou des citoyens aux malades dans les hôpitaux, tel que souligné par le ministre avant le point de presse quotidien de suivi de l’évolution de la pandémie.
La lutte contre du Covid-19 ne se résume pas à l’annulation ou le report des pratiques perpétrées avant ou durant la fête religieuse de l’Aïd El-Fitr, puisque la nécessité pour les citoyens de porter des masques et bavettes aide à freiner la propagation du virus.
Ainsi, le Comité scientifique a préconisé le port des bavettes comme «moyen de soutien à la stratégie nationale de lutte contre l’épidémie et de maintien des résultats positifs récemment réalisés».
L’obligation du port de masque nécessite la disponibilité d’importantes quantités de masques et bavettes pour que la recommandation du Comité scientifique soit respectée. Dans ce cadre, le ministre de la Santé a indiqué que de ce fait, le Gouvernement et à sa tête le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a décidé d’approvisionner le marché national de façon hebdomadaire en 7 millions de masques, à mettre à la disposition des citoyens au niveau des pharmacies, en vue de l’obligation du port des bavettes dans les lieux publics et les lieux de travail.
M. Benbouzid a indiqué que pour arriver à cet objectif, il a été décidé de mobiliser tous les moyens nationaux disponibles pour augmenter la production de ces masques et assurer leur disponibilité en quantité suffisante sur le marché national. De son côté, le Comité scientifique a souligné l’impératif de respecter les bons gestes en utilisant ces masques pour une meilleure efficacité et ce, à travers le lavage des mains avant le port du masque devant couvrir le nez et la bouche.
M. Benbouzid a affirmé que les moyens de protection et de prévention sont parfaitement inutiles si les mains ne sont pas correctement et régulièrement lavées, rappelant la nécessité d’éviter de toucher la bavette et l’importance de la désinfecter.
Le ministre a affirmé que la stratégie actuelle adoptée dans la lutte contre cette pandémie a donné des résultats très positifs qui augurent de l’optimisme pour une sortie de crise avec le moins de dégâts possible et ce, grâce à l’engagement de l’Etat et aux recommandations des spécialistes, experts et membres du Comité scientifique.
Il a précisé que l’optimisme pour une sortie de crise doit être agrémenté de prudence, de vigilance et de responsabilité.
M. Benbouzid a affirmé enfin que « la baisse du nombre de malades dans les services de réanimation et des soins intensifs, placés sous respiration artificielle et la hausse du nombre des cas guéris quotidiennement, sont tous des indices positifs qui nous amènent à dire que nous sommes sur la bonne voie de maitrise de cette pandémie, à condition de faire preuve de plus de responsabilité et de respect strict des mesures de prévention ».
Samir Hamiche
Samir Hamiche