Sans grande surprise, le Plan d’action du gouvernement a été adopté par la majorité des membres de l’APN, ce jeudi. Pourtant, on croyait ou on a cru comprendre ou déceler, une certaine tension entre les députés et le nouveau chef de l’exécutif. Dans mon trajet de retour (où je me tape 100-cent- kilomètres chaque jour pour rentrer chez moi et 100 autres le matin pour me rendre à mon travail), j’ai écouté, sur la radio chaine3, des députés bien «vexés par l’attitude du premier ministre» qui, selon eux, devait savoir que dans l’hémicycle, il y a aussi des universitaires et des « représentants de peuple » qui avaient un bagage et un savoir plus que respectables. J’ai déduit donc, qu’une réelle tension a plané en ce premier face à face entre Djerrad et les députés, et que peut être cette fois, le vote ne sera pas pareil aux autres. Mais il faut croire que je m’étais trompé. D’ailleurs un ami, d’une rédaction algéroise, m’avait averti que nos députés « feraient leur cirque comme d’habitude, histoire de se mettre en avant » et qu’à la fin, ils voteront le plan, comme ce fut toujours le cas… à la fin.
Mais passons cette digression et revenons à l’essentiel. Car l’essentiel est dans ce fait, que le souci premier du nouveau gouvernement reste réellement de remettre le citoyen au centre des préoccupations de toutes les politiques à venir. Laissons les chiffres, les délais et les méthodes de côté, car ces points seront détaillés en long et en large lors des prochaines rencontres entre le gouvernement et les walis, et restons sur ce qui semble importer le plus la nouvelle équipe dirigeante.
En reprenant les déclarations du chef de l’exécutif, on relève avant tout son insistance sur un volet en particulier, qui est le souci du rapprochement du citoyen qui semble être le cap premier du gouvernement. Le souci est grand de retrouver la confiance avec les gouvernés, et ce souhait est clairement affiché par le Premier ministre, qui l’a encore rappelé ce jeudi. Une confiance qui « ne saurait être gagnée que par la bonne foi dans la concrétisation de la bonne gouvernance, d’une véritable reforme politique, sociale et économique et du traitement des facteurs de l’ébranlement de cette confiance ». « Le gouvernement était conscient que les passerelles de la confiance avec les citoyens passent impérativement par un réel engagement à faire montre de franchise et de vérité, loin de toute fourberie et fausses promesses », a encore martelé M.Djerrad, qui a ainsi explicitement mis au devant l’une des plus importantes priorités de son gouvernement. Une œuvre qui est loin d’être aisée et qui demandera certainement de revoir de fond en comble, tout le mode de gouvernance que nous avons connu jusque là. Un défi qui s’il est relevé, règlera tout ce qui viendra par la suite, quel que soit sa complexité et sa difficulté.
Par Abdelmadjid Blidi